Zdzisław Beksiński (né le 24 février 1929 à Sanok – mort le 21 février 2005 à Varsovie) est un peintre, photographe, dessinateur et sculpteur polonais illustre, de tendance surréaliste et fantastique.
"Beksinski fait vite de la peinture, après des études d’architecture à l’Ecole Polytechnique de Cracovie, le principal objet de son oeuvre, de son existence, l’espace d’expression le plus adéquat pouvant retranscrire le monde qu’il habite/qui l’habite. Un univers à la surface lisse où règnent les seuls thèmes de l’inconscient, du subconscient, du rêve et du cauchemar.
Une terre aux sombres prémonitions où résident en maître la mort, le sexe et la peur de "l’Autre" qui n’est pas sans rappeler les dominants de notre société.
Son travail prolonge une tradition picturale (surréalisme) où la rêverie, le fantastique, le symbolique, l’allégorique, le merveilleux et les mythes ont une part importante.
Beksinski fut l’un des derniers créateurs, comme le fut jadis avant lui l’illustre Max Ernst, à porter le rêve au rôle majeur dans la peinture du XXe siècle. A travers une stylistique funèbre proche de la perfection, Beksinski expose, dans un vocabulaire fait de crânes, de corps décharnés, et de crucifix, une sensation d’angoisse, une perception d’un espace-temps si loin et si proche à la fois de nos consciences, une vision d’un monde sans appel, atemporel, oscillant entre terres désenchantées et brumes dépouillées.
Dépourvu de tout optimisme et de tout utopisme, l’artiste présente, dans ses tableaux, comme dans ses quelques mots : "Vivre n’est que mourir, posséder – c’est perdre", le visage déformé d’une humanité repliée sur elle-même, inconsciente de son inquiétante étrangeté.
Sombrant parfois dans le macabre voire l’insupportable, Beksinski délivre, dans ses oeuvres, non pas la vision de ses propres cauchemars comme beaucoup s’attacherait à le penser, mais la reconstitution par le fantastique du monde réel. Un monde où il expose, à l’image de la littérature kafkaïenne, le silence de Dieu comme le symbole du Double (Dostoïevski).
Comme Bruegel, Bosch, Ernst ou Jurate Mykolaityte..., l’oeuvre de Beksinski amène à s’interroger sur ce qu’est une oeuvre d’art et sur son rapport à la réalité. Elle utilise un vocabulaire plastique relevant du fantastique, afin de révéler l’absurdité d’un monde privé de toute transcendance.
L’art de Beksinski reflète les sentiments d’une société post-moderne, un monde où les êtres sont livrés, impuissants, à des forces inconnues comme dans un cauchemar.
Il y présente, à l’image de la littérature de Kafka, de Gogol, de Gombrowicz de Klima ou de Remizov..., la vie comme un mystère irrésolu, un dédale dont on ne connaît pas la sortie et ce qui nous y attend."
Olivier Vargin
Spécialiste en Art Contemporain Est-européen
http://www.beksinski.pl/
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