mercredi 31 juillet 2013

LE BORDEL CAPITALISTE.....CITROEN


Citroën
À la porte des maisons closes
C’est une petite lueur qui luit…
Mais sur Paris endormi, une grande lumière s’étale :
Une grande lumière grimpe sur la tour,
Une lumière toute crue.
C’est la lanterne du bordel capitaliste,
Avec le nom du tôlier qui brille dans la nuit.
Citroën ! Citroën !
C’est le nom d’un petit homme,
Un petit homme avec des chiffres dans la tête,
Un petit homme avec un sale regard derrière son lorgnon,
Un petit homme qui ne connaît qu’une seule chanson,
Toujours la même.
Bénéfices nets…
Millions… Millions…
Une chanson avec des chiffres qui tournent en rond,
500 voitures, 600 voitures par jour.
Trottinettes, caravanes, expéditions, auto-chenilles, camions…
Bénéfices nets…
Millions… Millions…Citron… Citron
Et le voilà qui se promène à Deauville,
Le voilà à Cannes qui sort du Casino
Le voilà à Nice qui fait le beau
Sur la promenade des Anglais avec un petit veston clair,
Beau temps aujourd’hui ! le voilà qui se promène qui prend l’air.
Il prend l’air des ouvriers, il leur prend l’air, le temps, la vie
Et quand il y en a un qui crache ses poumons dans l’atelier,
Ses poumons abîmés par le sable et les acides, il lui refuse
Une bouteille de lait. Qu’est-ce que ça peut bien lui foutre,
Une bouteille de lait ?
Il n’est pas laitier… Il est Citroën.
Il a son nom sur la tour, il a des colonels sous ses ordres.
Des colonels gratte-papier, garde-chiourme, espions.
Des journalistes mangent dans sa main.
Le préfet de police rampe sous son paillasson.
Citron ?… Citron ?… Millions… Millions…
Et si le chiffre d’affaires vient à baisser, pour que malgré tout
Les bénéfices ne diminuent pas, il suffit d’augmenter la cadence et de
Baisser les salaires des ouvriers
Baisser les salaires
Mais ceux qu’on a trop longtemps tondus en caniches,
Ceux-là gardent encore une mâchoire de loup
Pour mordre, pour se défendre, pour attaquer,
Pour faire la grève…
La grève…
Vive la grève !


JACQUES PREVERT





 
 




...C'EST BIEN PLUS BATH AVEC DU CONCENTRE DE TOMATE...

 
SALVADOR DALI 1956-Rinoceronte vestido con puntillas MARBELLA
 
 
Et comme dirait Jean-Louis Barreau
Qu'a pris Shakespeare pour Ionesco
Le Rhinocéros, c'est bien plus bath
Avec du concentré de tomate...
Les temps sont difficiles...

(Léo Ferré)


Dali lia la corne de rhinocéros à la chasteté, à la Vierge Marie et à La Dentellière de Vermeer dans un raisonnement mêlant la géométrie « divine » de la spirale logarithmique, la corne de l'animal et la construction corpusculaire « de la plus violente rigueur » de la toile du maître hollandais. Il peignit de nombreux sujets composés de cet appendice. Le 17 décembre 1955, il exposa ces idées à la Sorbonne lors de sa conférence Aspects phénoménologiques de la méthode paranoïaque-critique. Il se rendit à l'université dans une Rolls-Royce jaune et noire, remplie de choux-fleurs qu'il distribua en guise d'autographes. Opposant dans sa présentation la France et l'Espagne, le premier étant selon lui le pays le plus rationnel au monde et le second le plus irrationnel, il démontra au cours de cette conférence l'unicité de l'arrière-train du pachyderme avec un tournesol, l'ensemble étant lié à la célèbre dentellière et aux corpuscules de la physique atomique

LE PROVERBE DU JOUR

 
5. Il faut rendre à la paille ce qui appartient à la poutre.
 
Paul ELUARD, 152 proverbes mis au goût du jour en collaboration avec Benjamin Péret, 1925
 
Victor Brauner-Self-Portrait with a Plucked Eye, 1931

LE SURREALISME ET LES OBJETS

Du statut de l'objet à l'objet-statue: le traitement surréaliste de l'objet

par Nicole GOURGAUD

Dans ses Entretiens, Breton déclare en substance avoir toujours éprouvé une grande estime pour Duchamp en raison de son génie. Par ailleurs, il salue à plusieurs reprises la figure emblématique de Lautréamont.
Ces deux précurseurs reconnus serviront de point de référence à cette étude qui ne prétend pas rendre compte de toute l'histoire de l'objet surréaliste. (1) Nous tâcherons de voir ce qu'ont pu apporter au surréalisme les intuitions de Lautréamont et de Duchamp.
Le merveilleux peut se dévoiler à l'homme au quotidien. Même si par nature l'objet, chose "reprise et humanisée par l'usage qu'en font les hommes" (2) se rattache au réel et ne bénéficie d'aucun statut particulier en dehors de son aspect fonctionnel, le regard posé sur lui peut suffire à en faire une œuvre d'art.
Telle est la révélation qu'apporte aux surréalistes Marcel Duchamp.
(3) Celui-ci relève le statut de l'objet en le saisissant dans sa singularité. D'une roue de bicyclette, d'un porte-bouteilles ou d'un urinoir, il fait une œuvre d'art, par un simple détournement subversif de sa fonction. Le hasard n'intervient pas dans la démarche de Duchamp qui est toute intellectuelle. L'objet, dépouillé de ses attributs, devient autre. D'objets usuels sur lesquels le regard passe sans s'attarder, Duchamp fait des objets de contemplation qui suscitent choc et surprise chez le spectateur. Ses "ready made"
(4) sont exposés au Salon des Indépendants de 1917.
Mais la façon de procéder de cet artiste ne se limite pas à prendre un objet ordinaire et à l'isoler de son contexte utilitaire: elle consiste aussi, après avoir sorti l'objet de son contexte, à le rebaptiser non sans humour: l'urinoir est dénommé "fountain"… Le rapport entre l'écrit et l'objet tend à redéfinir celui-ci. En fonction de cette redéfinition, le regard porté sur l'objet est différent et révèle en lui une nouvelle utilité, inconnue, étrange, cocasse.
En emboîtant le pas à Marcel Duchamp, les surréalistes confirment la crise de la représentation de l'objet (qui trouve probablement son origine dans l'invention de la photographie), et témoignent de leur remise en cause des valeurs de l'esthétique classique.
À leur tour, les surréalistes arrachent les objets à leur vocation utilitaire, obligeant de cette façon les amateurs d'œuvres d'art à percevoir autrement le réel. Ils anéantissent, comme Dada avant eux, la notion sacralisée de "création artistique". Désormais il y a nécessité d'interpénétration de la vie dans l'art, de l'art dans la vie; le rêve et la réalité doivent s'imbriquer étroitement, fusionner. Opposés aux références admises, hostiles aux lieux communs, ceux-là même qui ont l'ambition révolutionnaire de "changer la vie", de transformer le monde, vont tenter de montrer la face cachée des choses.


Le photographe américain Man Ray, désigné comme peintre "présurréaliste et surréaliste" dans le Dictionnaire abrégé du Surréalisme (et qui deviendra le photographe officiel des surréalistes), s'intéresse très tôt à l'objet. On connaît sa création Le Cadeau (1921): un fer à repasser hérissé de pointes, qui contredit visiblement la fonction utilitaire de l'objet; d'autres "objets de [son] affection" comme il les appellera, suivront. Il se montre proche de l'état d'esprit de Duchamp, mais tandis que Duchamp propose comme œuvre d'art l'objet réel, Man Ray, lui, fabrique un objet modifié.(5) Ainsi que le souligne René Passeron, "Les ready-made de Duchamp sont déjà des objets "dépaysés", mais pas encore des "objets surréalistes" (6). Il n'en reste pas moins que là encore la filiation est attestée.
Les objets introuvables de Carelman(7) s'inscrivent complètement dans la lignée du Cadeau de Man Ray… Ils jouent sur le mélange d'insolite et de familiarité qu'on entretient avec eux. Ces objets -parmi lesquels on découvre un "fer à repasser à roulettes"!- sont accompagnés d'un commentaire…
Bien des peintres ont, avant Magritte, mis sur la toile des inscriptions plus ou moins poétiques. José Pierre8 rappelle que ceci est "une constante de l'art moderne" mais le peintre belge, lui, questionne fondamentalement l'arbitraire du signe; il publie par exemple en 1929, dans La Révolution surréaliste, (Nº 12, 15 décembre 1929) "Les Mots et les images", dénonçant le piège du mimétisme pictural.
 
Les objets de Man Ray et les recherches de Magritte vont aboutir chez Breton au poème-objet: le point commun demeure la rencontre de l'objet et du verbe.
Avec l'invention des poèmes-objets, Breton réalise une "composition qui tend à combiner les ressources de la poésie et de la plastique et à spéculer sur leurs pouvoirs d'exaltation réciproque" (Le Surréalisme et la peinture).
Dans une conférence prononcée à Prague en 1935 et intitulée "Situation surréaliste de l'objet, situation de l'objet surréaliste", Breton précise que l'intérêt des poèmes-objets tient à leur faculté de produire une sensation "d'une nature exceptionnellement inquiétante et complexe".(8)
En voici deux exemples: en 1934, Breton réalise un poème-objet. Il s'agit d'un canif ficelé sur une feuille de carton; lui est associé un poème de trois vers: "Le torrent automobile de sucre candi/Prend en écharpe un long frisson végétal/Étrillant des débris de style corinthien".

En 1936, il propose un autre poème-objet: c'est un paquet de cigarettes portant l'inscription "l'Océan glacial/jeune fille aux yeux bleus/dont les cheveux/étaient déjà blancs". L'image d'une hermine est par ailleurs collée sur le fond du paquet.(9)
Le poème-objet est une alchimie entre deux modes d'expression, l'un littéraire, l'autre non. Dans ses réalisations tridimensionnelles, Breton manifeste sa quête de la "beauté convulsive". C'est ici qu'intervient la figure de Lautréamont…
 
On peut s'interroger sur l'origine de la fascination qu'exerce sur les surréalistes l'auteur des Chants de Maldoror. Sans doute faut-il la chercher dans cette expression: "Beau comme la rencontre fortuite d'un parapluie et d'une machine à coudre sur une table de dissection". Les surréalistes perçoivent fortement la capacité de Lautréamont à générer le merveilleux et ils sont sensibles à sa pratique d'une esthétique de la surprise privilégiant l'insolite ou le bizarre. On sait combien la notion de merveilleux est essentielle pour Breton qui note dans son premier manifeste, en 1924: "(...) le merveilleux est toujours beau, n'importe quel merveilleux est beau, il n'y a même que le merveilleux qui soit beau".

La formule de Lautréamont ne suggère pas la rencontre entre l'objet et le mot, mais entre deux objets. Cet aspect incongru n'a pas manqué d'attirer les surréalistes. Cette rencontre fortuite de deux objets offre une possibilité esthétique: le hasard est une brèche qui permet au surréel de s'engouffrer dans le réel.
Lautréamont a donc révélé aux surréalistes le potentiel poétique du hasard (et de l'humour). Les rencontres fortuites ne sont-elles pas par excellence propres au rêve?

L'objet devient alors un révélateur. Ce rapport entre l'objet et le rêve est mis en évidence par Breton(10) lorsqu'il propose "de fabriquer, dans la mesure du possible, certains de ces objets qu'on n'approche qu'en rêve et qui paraissent aussi peu défendables sous le rapport de l'utilité que sous celui de l'agrément".
Ducasse n'a donné qu'une formule poétique; les surréalistes vont lui donner une réalité en trois dimensions.


En 1930, Giacometti réalise L'Heure des traces; cette œuvre est considérée comme le premier objet surréaliste. Il s'agit d'une boule mobile suspendue au-dessus d'un croissant.
Cette même année, Breton et Eluard rapportent que Dali "construit et définit les objets à fonctionnement symbolique (objet qui se prête à un minimum de fonctionnement mécanique et qui est basé sur les phantasmes et représentations susceptibles d'être provoqués par la réalisation d'actes inconscients)".
D'autres créateurs d'objets suivront qui méritent d'être cités, tels Hans Bellmer, auteur de La Poupée (1936) ou encore Meret Oppenheim dont le premier objet surréaliste s'intitule Tasse, soucoupe, cuiller couverts de fourrure.
La création des objets surréalistes "répond à la nécessité de fonder", selon l'expression décisive de Paul Eluard, une véritable "physique de la poésie" indique Breton(11). Ils diffèrent des objets qui nous entourent par "simple mutation de rôle", ajoute-t-il.(12)
Tout en continuant à s'intéresser aux effets oniriques produits par l'objet fabriqué, Breton manifeste de plus en plus d'intérêt pour les objets trouvés. Dès Nadja, l'écrivain, parlant du marché aux puces de Saint-Ouen, disait la "quête de ces objets qu'on ne trouve nulle part ailleurs, démodés, fragmentés (...)". Lors d'une promenade dans les environs de Lorient, Breton découvre des objets échoués sur une plage. Déposés au hasard par la marée, ils ne demandent qu'à être investis d'une "vertu"…
 
L'objet est désormais perçu comme habité par l'esprit. Jean-Claude Blachère rappelle qu'"il y eut, chez Breton, une croyance à la magie et une application pragmatique de cette croyance, dont tout porte à penser que le poète ne la conçut pas sur le seul plan métaphorique".(13)
Ainsi les surréalistes ont-ils mis l'objet au cœur d'un questionnement caractéristique de l'époque, à savoir l'altération de la relation sujet/objet. Duchamp avait libéré l'objet, les surréalistes après l'avoir déclaré catalyseur de poésie quêtent en lui les forces obscures qu'il recèle…

 
1) On consultera pour avoir une vue chronologique plus complète de l'objet surréaliste le Dictionnaire du Surréalisme de Jean-Paul Clébert, Ed. du Seuil, 1996, et Gérard Durozoi Histoire du mouvement surréaliste,Hazan, 1997.
(2) Anne Ubersfeld, Lire le théâtre II, L'école du spectateur, Ed. Belin, 1996, p. 107.
(3) Marcel Duchamp (1887-1968) signe ses premiers "ready made" en 1914. "L'art est le produit de deux pôles; il y a le pôle de celui qui fait une œuvre et le pôle de celui qui regarde. Je donne à celui qui regarde autant d'importance qu'à celui qui la fait". Marcel Duchamp cité dans Regards sur la peinture, nº 68, Ed. Fabbri, Paris, 1988.
(4) Breton donne la définition suivante du ready made: "objet manufacturé promu à la dignité d'œuvre d'art par le choix de l'artiste".
"MANDOLINE: Indispensable pour séduire les Espagnoles."
Flaubert.
Dictionnaire des idées reçues.
(5) On pourrait parler de "Raymade" suggère Jean-Paul Clébert dans son Dictionnaire du Surréalisme, Ed. du Seuil 1996 p. 499.
(6) René Passeron, Histoire de la peinture surréaliste, Librairie Générale Française, 1968, Le livre de poche, biblio essais p. 268-269.
(7) Carelman, Catalogue d'objets introuvables, Ed. André Balland, 1969, Le livre de poche nº 4037
"CHAÎNE: C’est hache haïe et nœud."
M. Leiris. Glossaire:
j’y serre mes gloses.

(8) José Pierre: "André Breton et le poème-objet" in L'Objet au défi, études réunies par Jacqueline Chénieux-Gendron et Marie-Claire Dumas, P.U.F., 1987 (c)1987 "Champ des activités surréalistes" C.O.L.I.A.R.T.C.O. CNRS, p. 131 à 142.
(9) Cité dans le Dictionnaire du Surréalisme, article POÈME-OBJET, p. 472.
"CALICE:
Cilice de pétales."
M. Leiris.
ibid.
(10) Point du jour, Éd. Gallimard, Folio essais, 1970 "Introduction au discours sur le peu de réalité", page 25.
"[La montre] résume le double mode sur lequel nous vivons les objets.
D’une part, elle nous informe sur le temps objectif: or, l’exactitude chronométrique est la dimension même des contraintes pratiques, de l’extériorité sociale et de la mort. Mais en même temps qu’elle nous soumet à une temporalité irréductible, la montre en tant qu’objet nous aide à nous approprier le temps."
J. Baudrillard.
Le Système des objets (objets et habitudes: la montre).
(11) "Crise de l'objet" in Le Surréalisme et la peinture, Gallimard, 1965, p. 279
(12) Ibidem, p. 280.
(13) Jean-Claude Blachère, Les Totems d'André Breton, Surréalisme et primitivisme littéraire, Ed. L'Harmattan, Paris, 1996, p. 147.


Marcel Duchamp-1963 Bicycle Wheel
 

 ANDRE BRETON POEME OBJET
 
 
MAN RAY-Ce qui manque à nous tous 1927, editioned replica 1973

RENE MAGRITTE

 
 
Steve Schapiro, Rene Magritte au Museum of Modern Art, New York, 1965

CONTRE GIORGIO DE CHIRICO


CI GIT GIORGIO DE CHIRICO-Photographie représentant une parodie d'un tableau de De Chirico faite pour La Révolution surréaliste. (n° 11, 15 mars 1928)

Le photographe est anonyme mais il semblerait que le montage soit de Breton et Aragon.
Annotation manuscrite d'André Breton au dos : « Prière de soigner particulièrement ce cliché. »


En 1923, le groupe Valori Plastici rompt avec le futurisme en publiant une sorte de manifeste Le Néo-classicisme dont le « ton paraît [...] bien proche du fascisme arrivé au pouvoir. » C'est alors que Chirico adhère à Valori Plastici. Il peint ses séries de Villes romaines, Fils prodigue et Argonautes à la grande déception d'André Breton : « Chirico, en continuant de peindre, n'a fait depuis dix ans que mésuser d'un pouvoir surnaturel... Cette escroquerie au miracle n'a que trop duré. »
La rupture définitive avec les surréalistes intervient en 1928. En réponse à sa nouvelle exposition organisée par Paul Guillaume, les surréalistes organisent une contre-exposition à laquelle ils donnent pour titre Ci-gît Giorgio De Chirico]. Dans un compte rendu de cette exposition, Raymond Queneau conclut « qu'il est inutile de s'attarder derrière [ce] grand peintre [...] Une barbe lui a poussé au front, une sale vieille barbe de renégat. » Cinquante ans plus tard, De Chirico répondra : « J'aurais préféré qu'on s'occupe de moi d'une façon plus intelligente. Mais je ne peux rien faire contre. »
La polémique n'empêche pas Chirico de poursuivre son œuvre dans une voie plus académique mais aussi plus rémunératrice. Il s'entoure d'aides pour reproduire ses propres tableaux et investir ainsi les marchés européen et américain de l'Art, déclinant à l'infini ses tableaux dans son style métaphysique.

A LA MANIERE DE... (HOMMAGES)

 
MAGRITTE BARBIE
 
Il s'agit ici d'un hommage humoristique au tableau de René Magritte "Evidence éternelle" daté de 1930. 

...RHINOCEROS


Kazuhiko Nakamura-Rhinocéros 1515
 
 
Dans le bestiaire surréaliste le rhinocéros tient une place toute particulière et qui a largement été illustrée par Dali.
Ici la version de Kazuhiko Nakamura, designer japonais né en 1961 et fortement influencé par le surréalisme et le mouvement cyberpunk.

FRANCIS PICABIA (1879-1953) I

 
FRANCIS PICABIA-1898 PAYSAGE
 
 



FRANCIS PICABIA-1900 TOITS DE PARIS
 
 
En 1894, voulant éprouver la vocation tôt manifestée de son fils, " Pancho " Picabia envoie au Salon des artistes français la toile de Francis intitulée Vue des Martigues. Le tableau ayant été non seulement accepté, mais primé, Francis entre à l'École des arts décoratifs l'année suivante ; mais il fréquente plus volontiers l'école du Louvre et l'académie Humbert, où il travaille aux côtés de Georges Braque et de Marie Laurencin. L'année 1897 marque un tournant dans sa carrière : la découverte de Alfred Sisley lui révèle l'Impressionnisme, pour lequel son enthousiasme se renforce avec la rencontre de la famille Pissarro (1898). C'est pour lui le début d'une période extrêmement féconde, qui durera dix ans ; les centaines de toiles qu'il peint alors, où l'influence impressionniste reste toujours plus ou moins sensible, sont propres à séduire le public.

mardi 30 juillet 2013

RENE MAGRITTE 1898-1967 IV

RENE MAGRITTE-1918 Pour devenir un fort soldat ... je bois le pot au feu Derbaix
 
 
 



 

 

 

 
RENE MAGRITTE-1920 25 projet de papier peint réalisé pour l'usine P.L. (Peters-Lacroix, Haren) tiré de deux albums.
 
 
 
Nous avons publié précédemment les premiers tableaux cubistes de Magritte des années 1920 1923.
Cependant Magritte, contraint de gagner sa vie, travaille pour la publicité (qui se nommait encore la réclame...).  Dans les années 1920 et 1930 il utilise fréquemment, pour des couvertures de partitions de musique comme pour les motifs des papiers peints de l'usine Peters-Lacroix de Haren, le pseudonyme de « Emair », transcription phonétique de son monogramme M. R.
 
 

LE PROVERBE DU JOUR

 
4. Les éléphants sont contagieux.
Paul ELUARD, 152 proverbes mis au goût du jour en collaboration avec Benjamin Péret, 1925

ILLUSTRATION : MAX ERNST-CYBELES 1921

lundi 29 juillet 2013

ANDRE BRETON

ANDRE BRETON EN UNIFORME 1916
 

APPEL A LA LUTTE DATE DU 10 FEVRIER 1934 APRES LES EMEUTES DU 6 FEVRIER ORGANISEES PAR LES LIGUES D'EXTREME DROITE SUITE AU LIMOGEAGE DU PREFET CHIAPPE.

 
 
Happé par le siècle, le surréalisme s'est constamment situé au cœur des événements. Mais sa position ne pouvait se satisfaire de l'appareil des partis, y compris de celui du Parti communiste, dont il a voulu un temps se sentir proche. C'est qu'aux impératifs de la Révolution sociale, les surréalistes ont toujours subordonné l'urgence majeure qui devait être la libération des modes de pensée : «"Transformer le monde" a dit Marx ; "changer la vie" a dit Rimbaud : ces deux mots d'ordre pour nous n'en font qu'un », affirme Breton (Position politique du surréalisme). Antonin Artaud formulera plus définitivement ces objections à l'égard d'une révolution qui n'aurait que l'économie pour domaine : « Je méprise trop la vie pour penser qu'un changement quel qu'il soit qui se développerait dans le cadre des apparences puisse rien changer à ma déplorable condition. » (A la grande nuit, ou le bluff surréaliste, 1927). Breton confirmera plus tard : « L'étreinte poétique comme l'étreinte de chair / Tant qu'elle dure / Défend toute échappée sur la misère du monde.» (Sur la route de San Romano, 1948).

RENE MAGRITTE 1898-1967 III

 
RENE MAGRITTE 1923-AUTOPORTRAIT
 

 
RENE MAGRITTE 1923-DONNA
 

 
RENE MAGRITTE 1923-GEORGETTE AU PIANO
 
(Georgette Berger devenue Georgette Magritte. Lors de la foire de Charleroi, Magritte rencontre en 1913 une fille de treize ans, Georgette Berger, dont le père est boucher à Marcinelle. Il épouse en juin 1922 Georgette Berger qu'il a retrouvée par hasard au Jardin botanique de Bruxelles en 1920)
 

 
RENE MAGRITTE 1924-GEORGETTE
 
(Georgette Berger Magritte, la femme de René depuis 1922)

ALFRED COURMES (1898-1993) III

 
Alfred Courmes-Saint Sebastian (Autoportrait), 1934.
 

 
ALFRED COURMES-L'EX VOTO A SAINT SEBASTIEN 1935

LE PROVERBE DU JOUR

 
3. Ne brûlez pas les parfums dans les fleurs.
 
Paul ELUARD, 152 proverbes mis au goût du jour en collaboration avec Benjamin Péret, 1925

ILLUSTRATION : Salvador Dali-Fleurs Surrealistes 1976

vendredi 26 juillet 2013

RENE MAGRITTE

 
 
Pipe et passeport de René Magritte

Sur le passeport figure Georgette, épouse, muse et modèle de Magritte.

LE PROVERBE DU JOUR

 
2. Une maîtresse en mérite une autre.

Paul ELUARD, 152 proverbes mis au goût du jour en collaboration avec Benjamin Péret, 1925

ILLUSTRATION : Heinz Hajek-Halke-LA PATRIE DES MATELOTS CIRCA 1930

ALFRED COURMES (1898-1993) II

 
ALFRED COURMES-LE VELO ELLE EN VEUT 1929

 
ALFRED COURMES-NAISSANCE DE VENUS 1929

RENE MAGRITTE 1898-1967 II

 
RENE MAGRITTE 1921-Portrait de Pierre Broodcoorens
 

 
RENE MAGRITTE 1922-L'ECUYERE
 
 

 
RENE MAGRITTE 1922-LE MODELE
 

 
RENE MAGRITTE 1923 MODERNE

lundi 22 juillet 2013

ANDRE BRETON - LA MAISON D'YVES

Yves Tanguy-Sans titre (Il vient), 1928


La maison d'Yves
Tanguy
Où l'on n'entre que la nuit

Avec la lampe-tempête

Dehors le pays transparent
Un devin dans son élément

Avec la lampe-tempête

Avec la scierie si laborieuse qu'on ne la voit plus

Et la toile de
Jouy du ciel —
Vous, chassez le surnaturel

Avec la lampe-tempête

Avec la scierie si laborieuse qu'on ne la voit plus

Avec toutes les étoiles de sacrebleu

Elle est de lassos, de jambages
Couleur d'écrevisse à la nage

Avec la lampe-tempête

Avec la scierie si laborieuse qu'on ne la voit plus
Avec toutes les étoiles de sacrebleu
Avec les tramways en tous sens ramenés à leurs seules antennes

L'espace lié, le temps réduit
Ariane dans sa chambre-étui

Avec la lampe-tempête

Avec la scierie si laborieuse qu'on ne la voit plus

Avec toutes les étoiles de sacrebleu

Avec les tramways en tous sens ramenés à leurs seules

antennes
Avec la crinière sans fin de l'argonaute

Le service est fait par des sphinges
Qui se couvrent les yeux de linges

Avec la lampe-tempête

Avec la scierie si laborieuse qu'on ne la voit plus

Avec toutes les étoiles de sacrebleu

Avec les tramways en tous sens ramenés à leurs seules

antennes
Avec la crinière sans fin de l'argonaute
Avec le mobilier fulgurant du désert

On y meurtrit on y guérit
On y complote sans abri

Avec la lampe-tempête

Avec la scierie si laborieuse qu'on ne la voit plus

Avec toutes les étoiles de sacrebleu

Avec les tramways en tous sens ramenés à leurs seules

antennes
Avec la crinière sans fin de l'argonaute
Avec le mobilier fulgurant du désert
Avec les signes qu'échangent de loin les amoureux

C'est la maison d'Yves
Tanguy

ANDRE BRETON

JULES SUPERVIELLE - LE SURVIVANT

Lorsque le noyé se réveille au fond des mers et que
son cœur
Se met à battre comme le feuillage du tremble
Il voit approcher de lui un cavalier qui marche
l'amble
Et qui respire à l'aise et lui fait signe de ne pas avoir
peur.
Il lui frôle le visage d'une touffe de fleurs jaunes
Et se coupe devant lui une main sans qu'il y ait
une goutte de rouge.
La main est tombée dans le sable où elle fond sans
un soupir
Une autre main toute pareille a pris sa place et les
doigts bougent.
Et le noyé s'étonne de pouvoir monter à cheval.
De tourner la tête à droite et à gauche comme s'rl
était au pays natal,
Comme s'il y avait alentour une grande plaine, la
liberté,
Et la permission d'allonger la main pour cueillir un fruit de l'été.
Est-ce donc la mort cela, cette rôdeuse douceur
Qui s'en retourne vers nous par une obscure faveur?
Et serais-je ce noyé chevauchant parmi les algues
Qui voit comme se reforme le ciel tourmenté de fables.
Je tâte mon corps mouillé comme un témoignage faible
Et ma monture hennit pour m'assurer que c'est elle.
Un berceau bouge, l'on voit un pied d'enfant réveillé.
Je m'en vais sous un soleil qui semble frais inventé.
Alentour il est des gens qui me regardent à peine,
Visages comme sur terre, mais l'eau a lavé leurs peines.
Et voici venir à moi des paisibles environs
Les bêtes de mon enfance et de la
Création
Et le tigre me voit tigre, le serpent me voit serpent,
Chacun reconnaît en moi son frère, son revenant.
Et l'abeille me fait signe de m'envoler avec elle
Et le lièvre qu'il connaît un gîte au creux de la terre
Où l'on ne peut pas mourir.

Jules Supervielle - Gravitations 1925



ROBERTO MATTA-Morphology 1937

MANIFESTE DADA

Les cubistes veulent couvrir DADA de neige : ça vous étonne mais c'est ainsi, ils veulent vider la neige de leur pipe pour recouvrir DADA.

Tu en es sûr ?

Parfaitement, les faits sont révélés par des bouches grotesques.
Ils pensent que DADA peut les empêcher de pratiquer ce commerce odieux :
Vendre de l'art très cher.

L'art vaut plus cher que le saucisson, plus cher que les femmes, plus cher que tout.
L'art est visible comme Dieu ! (voir Saint-Sulpice).
L'art est un produit parmaceutique pour imbéciles.
Les tables tournent grâce à l'esprit ; les tableaux et autres œuvres d'art sont comme les tables coffres-forts, l'esprit est dedans et devient de plus en plus génial suivant les prix de salles de ventes
Comédie, comédie, comédie, comédie, comédie, mes chers amis.

Les marchands n'aiment pas la peinture, ils connaissent le mystère de l'esprit...........
Achetez les reproductions des autographes.
Ne soyez donc pas snobs, vous ne serez pas moins intelligents parce que le voisin possèdera une chose semblable à la vôtre.
Plus de chiures de mouches sur les murs.
Il y en aura tout de même, c'est évident, mais un peu moins.

DADA bien certainement va être de plus en plus détesté, son coupe-file lui permettant de couper les processions en chantant « Viens Poupoule », quel sacrilège !!!

Le cubisme représente la disette des idées.
Ils ont cubé les tableaux des primitifs, et les sculptures nègres, cubé les violons, cubé les guitares, cubé les journaux illustrés, cubé la merde et les profils de jeunes filles, maintenant il faut cuber l'argent !!!

DADA, lui, ne veut rien, rien, rien, il fait quelque chose pour qu le public dise : « nous ne comprenons rien, rien, rien ».

« Les Dadaïstes ne sont rien, rien, rien, bien certainement ils n'arriveront à rien, rien, rien ».

Francis PICABIA qui ne sait rien, rien, rien.

Francis PICABIA, Manifeste DADA
Salon des Indépendants février 1920


RAOUL HAUSMANN-DADA SIEGT (1920) Collage

RENE MAGRITTE 1898-1967

René Magritte est un peintre belge du mouvement surréaliste (1898 - 1967). Sa jeunesse est marquée par de multiples déménagements, l'instabilité financière due aux mauvaises affaires de son père et la mort dramatique de sa mère en 1912 qui se suicide par noyade dans la Sambre. Il s'installe en 1914 à Bruxelles pour suivre les cours de l'Académie des Beaux-Arts. A l'Académie, le jeune peintre rencontre Victor Servranckx et Pierre-Louis Flouquet qu'il suit dans l'aventure constructiviste du groupe 7 Arts, période durant laquelle il effectue ses premiers travaux décoratifs, publicitaires et ses toiles cubistes (voir notamment " Autoportrait " de 1923 et les oeuvres pré-1926 comme " Le modèle " ou " L'écuyère "). En 1923, le poète Marcel Lecomte lui montre une photographie du Chant d'Amour (1914) de Giorgio de Chirico. C'est le choc et le début de sa grande période surréaliste avec, en 1926, la réalisation de " Le Jockey perdu ". Il s'installe ensuite en banlieue parisienne où il fréquente André Breton, Paul Eluard et le groupe surréaliste parisien avec lequel il participe au dernier numéro de La Révolution surréaliste avec un texte majeur : Les Mots et les images. De retour à Bruxelles en 1931, tout en étant devenu le chef de file du mouvement surréaliste en Belgique, Magritte ouvre un atelier de création publicitaire. Pendant la guerre, il revient brièvement à l’impressionnisme (voir notamment " La cinquième saison " et " Le premier jour " de 1943), pour retrouver ensuite le surréalisme. Après la guerre, Breton sera très critique par rapport à cette période définie par Magritte comme étant le "surréalisme en plein soleil". En 1953, il obtient de Gustave Nellens la commande d'une décoration murale destinée à la Salle du Lustre du Casino de Knokke pour lequel il réalise " Le Domaine enchanté " où se retrouve tout l'univers du peintre. L'année suivante, il peint l'une de ses toiles les plus connues, " L'Empire des lumières " (dont il existe plusieurs versions). Jusqu'à la fin de sa vie, Magritte cherchera à innover grâce à de nouvelles techniques, comme au travers de bronzes inspirés de son oeuvre qui seront coulés après sa mort. En 1973, Michel Foucault lui consacre son célèbre essai Ceci n'est pas une pipe, qui emprunte son titre au célèbre tableau de 1929 " La trahison des images ". 
RENE MAGRITTE 1920-PAYSAGE
 

RENE MAGRITTE 1920-PORTRAIT DE PIERRE BOURGEOIS
 
Pierre Bourgeois (1898-1976) était un poète belge qui a fait découvrir à Magritte les avant-gardes picturales. Selon ses propres termes, la poésie constituait pour Pierre Bourgeois « le tout » de sa vie : il a publié environ 800 poèmes, et des centaines de pages demeurent encore inédites à ce jour (dont un journal de 35 tomes).
 

RENE MAGRITTE 1920-TETE
 

RENE MAGRITTE- 1919 ca NU CIRCA

CLOVIS TROUILLE (1889-1975)

Camille Clovis Trouille, né le 24 octobre 1889, à La Fère (Aisne), et mort le 24 septembre 1975, à Neuilly-sur-Marne (Seine-Saint-Denis), est un peintre français.



Camille Clovis Trouille, né le 24 octobre 1889, à La Fère (Aisne), et mort le 24 septembre 1975, à Neuilly-sur-Marne (Seine-Saint-Denis), est un peintre français.

Clovis Trouille entre à l'école des beaux-arts d'Amiens en 1905.

Après sept ans sous les drapeaux, dont quatre ans de guerre, il travaille pendant trente-cinq ans comme maquilleur-retoucheur chez un fabricant de mannequins. Il peint pendant ses loisirs des toiles où les thèmes de l'anticléricalisme, de l'humour macabre et de l'antimilitarisme reviennent fréquemment. Traumatisé par la Première Guerre mondiale, il se définit comme anarchiste.

Sa peinture, qui exalte la couleur et l'érotisme, et pourfend « le sabre et le goupillon », est proche de celle des surréalistes, ce qui le fait remarquer en 1930 par André Breton. En décembre 1931, une de ses œuvres, Remembrance, est reproduite dans le n° 3 de la revue Le surréalisme au service de la révolution. Clovis Trouille s'éloigne ensuite de ce courant en revendiquant ses influences de la Renaissance. Son œuvre emprunte aussi à la culture de masse, notamment à la bande dessinée et au kitsch.

Clovis Trouille est peu connu car il ne recherchait pas la gloire, et ne voulait pas vendre ses toiles. Lorsqu'il consentait à s'en séparer, il souhaitait parfois les récupérer afin d'y ajouter des détails : un personnage, des objets, ou simplement un grain de beauté.


« [Clovis Trouille] ne voulait rien vendre. Je lui ai proposé de faire un livre sur lui. Nous sommes devenus amis et il m’a cédé une toile représentant des bonnes sœurs s’embrassant. Un peu plus tard, il m’appelle et me demande de lui rapporter la toile… J’étais un peu inquiet pensant qu’il cherchait à la récupérer. Il m’a simplement dit qu’il voulait la garder quelques jours et quand il me l’a restituée, il avait ajouté quelque chose : la bonne sœur dans le trou, captivée par la scène du baiser entre deux nonnes. Un an plus tard, il me demande de revenir encore une fois avec le tableau. Et encore une fois il le garde pendant plusieurs jours. Quand il me le rend, il a ajouté deux petits livres de messe tombés sur le sol. Une troisième fois, Clovis Trouille me fait savoir qu’il voudrait encore ajouter un petit détail à son œuvre « inachevée ». Cette fois, il garde la toile assez longtemps et quand il me la rend, je n’ai pas tout de suite remarqué ce « petit détail » : un grain de beauté sur la cuisse dénudée de la bonne sœur. »

Beaux Arts magazine, no 278, 08/2007

« Il est vrai que je n'ai jamais travaillé en vue d'obtenir un grand prix à une biennale de Venise quelconque, mais bien plutôt pour mériter dix ans de prison et c'est ce qui me paraît le plus intéressant » (cité par le musée de Picardie)

« J'ai toujours été contre l'imposture des religions. Est-ce en peignant la cathédrale d'Amiens que j'ai pris conscience de tout ce music-hall ? » in Clovis Trouille, Raymond Charmet et Clovis Trouille, éd. Filipacchi, 1972
 
 
 
CLOVIS TROUILLE-LES FUNERAILLES DE CLOVIS TROUILLE



 
CLOVIS TROUILLE-LE CONFESSIONNAL


 
 








 

ALFRED COURMES (1898-1993)

Alfred Courmes est un peintre français né à Bormes-les-Mimosas en 1898 et mort à Paris en 1993.

Surnommé L'Ange du mauvais goût par ses détracteurs, il détourne souvent dans ses tableaux des thèmes mythologiques (Sphinge, Minotaure, Œdipe) ou chrétienne (Saint Sébastien, Saint Antoine, le Christ en croix) à des fins humoristiques ou à consonances sexuelles, parfois nettement homoérotiques. Il n'est pas rare que des objets modernes (bicyclettes, haltères) ou des vêtements contemporains (bas de soie, shorts, habits de marins) soient associés à des univers de l'Antiquité ou du Moyen Âge. Il emprunte également à l'imagerie des publicités de son temps (fillette et logo des Chocolats Menier, Bibendum de Michelin, paquets de lessive, étiquettes de Camembert) et à la photographie des journaux à sensations (meurtres sanglants, criminels, détachements de militaires) pour susciter des anachronismes cocasses ou blasphématoires.

A la libération, Alfred Courmes participe aux salons d’Automne et des Indépendants; en 1946 à l’exposition Surréaliste de Lille avec René Magritte et son ami Clovis Trouille.
 
 
 
 
                    ALFRED COURMES-L'ETRANGLEUR (A LA CASQUETTE ROSE) 1925



                                          Alfred Courmes-Portrait de Nicole Wagner, 1926