mercredi 2 octobre 2013

Villeneuve-d'Ascq : LaM - Picasso, Léger, Masson : Daniel-Henry Kahnweiler et ses peintres


Picasso, Léger, Masson : Daniel-Henry Kahnweiler et ses peintres


Jusqu'au 12 janvier.

LaM, 1 allée du Musée, Villeneuve-d'Ascq.

Ouvert tous les jours sauf le lundi, de 10h à 18h. Tarifs : 7/10 euros.

 
Daniel-Henry Kahnweiler
 
 
Depuis sa réouverture, le LaM rend régulièrement hommage aux collectionneurs, galeristes et amateurs d’art qui, en alliant passion et patience, discrétion et générosité, on fait toute la richesse des collections des musées de France. Grâce aux prêts généreux du Centre Georges Pompidou, le musée retracera dans un parcours exceptionnel l’histoire de la Galerie Louise Leiris. Riche en rebondissements, elle est étroitement liée à la collection d’art moderne du LaM : Roger Dutilleul et Jean Masurel lui ont été fidèles pendant plusieurs décennies, constituant un ensemble d’oeuvres à la fois personnel et fortement imprégné des principes esthétiques du maître des lieux, Daniel-Henry Kahnweiler.
 
Celui qui va devenir le marchand des cubistes « héroïques », Georges Braque et Pablo Picasso, ouvre sa première galerie en 1907. Fernand Léger, Juan Gris et plus tard Henri Laurens rejoignent son « écurie ». La Première Guerre mondiale contraint Kahnweiler à ouvrir une seconde galerie en 1920, la Galerie Simon, qui accueille une nouvelle génération d’artistes : André Beaudin, Eugène de Kermadec et surtout André Masson, point de contact avec le surréalisme. À cette époque apparaît la figure de Louise Godon, sa belle-fille, qui assiste Kahnweiler dans la gestion de son établissement. Devenue l’épouse de Michel Leiris en 1926, elle rachète le fonds et donne son nom à la galerie lorsque le marchand est à nouveau contraint de quitter Paris, pendant la Seconde Guerre mondiale. Toujours maître à bord et fidèle à ses artistes, Kahnweiler organise à partir des années 1950 d’innombrables expositions Picasso, dont il a désormais l’exclusivité.
 
Déployée dans les salles de présentation permanente, l’exposition présente côte à côte des oeuvres du LaM issues de la Donation Geneviève et Jean Masurel, et celles que Louise et Michel Leiris ont offertes au Musée national d’art moderne - Centre Georges Pompidou. Assortie de prêts complémentaires provenant de collections privées et publiques, elle retrace l’histoire d’une galerie plus que centenaire. La figure de Michel Leiris, discrète mais présente pendant plusieurs décennies, permet, en contrepoint, de poser un regard original sur les « terrains » partagés du poète, des marchands et de leurs artistes : primitivisme, autobiographie et écriture.
 
 
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Daniel-Henry Kahnweiler, né le 25 juin 1884 à Mannheim en Allemagne et mort le 11 janvier 1979 à Paris, est un écrivain, collectionneur et marchand d'art allemand naturalisé français en 1937, promoteur du mouvement cubiste dans les années 1910 et 1920.
 
En février 1907, Daniel-Henry Kahnweiler ouvre une galerie rue Vignon. Quelques mois plus tard, il y rencontre Picasso. Suivent Max Jacob, Georges Braque, Juan Gris, Fernand Léger, Guillaume Apollinaire. En 1909, il se fait l'éditeur de ce dernier pour L'Enchanteur pourrissant, illustré de gravures de Derain.
Kahnweiler devient ainsi le marchand d'art et le promoteur des quatre mousquetaires du cubisme : Picasso, Georges Braque, Juan Gris et Derain. Il fut le premier, avec Wilhelm Uhde, à percevoir la rupture et la force des Demoiselles d'Avignon, toile fondatrice du cubisme qu'il voit en juillet 1907 dans l'atelier du Bateau-Lavoir. Il appréciait aussi Eugène-Nestor de Kermadec, André Beaudin, Francisco Bores Lors de la déclaration de guerre du 3 août 1914, il se trouve en Italie durant ses vacances, qu'il prolonge, désobéissant à son ordre de mobilisation dans l'armée allemande. Il refuse de combattre son pays d’adoption, et, déclaré déserteur, fuit à Berne avec sa compagne. Sa galerie parisienne est séquestrée en tant que biens appartenant à l'ennemi. La guerre terminée, et malgré l'hostilité de sa famille, il se marie en 1919 avec Lucie Godon. Ses biens et sa galerie étant sous séquestre, il s'associe avec André Simon et le 1er septembre 1920, il ouvre sous le nom de ce dernier, 29 bis rue d'Astorg dans le 8e arrondissement, la galerie Simon.

Au début du mois de mars 1921, le couple s'installe avec Louise à Boulogne-Billancourt au 12, rue de la Mairie (actuelle rue de l’ancienne Mairie) où il anime un salon mondain, les « dimanches de Boulogne », fréquenté par le critique d’art Maurice Raynal, le peintre Suzanne Roger et son mari André Beaudin, le sculpteur Jacques Lipchitz, le compositeur Erik Satie, le dramaturge Armand Salacrou et sa femme Lucienne, les écrivains et poètes Antonin Artaud, Charles-Albert Cingria, Georges Limbour, Max Jacob qui fait venir le peintre Élie Lascaux, chez qui il rencontre André Masson et sa femme Odette, l'architecte Le Corbusier, le cinésate Roland Tual...
Entre temps, les tableaux saisis pendant la guerre par le gouvernement français sont mis en vente à Drouot les 13 et 14 juillet 1921 puis, les 7 et 8 mai 1923, c'est le tour des biens propres de Kahnweiler, qui avaient également été saisis.
En 1922, Max Jacob, lui présente André Malraux et sa femme Clara. Il engage celui-ci comme éditeur à la galerie Simon. En avril, le peintre Juan Gris et sa femme Josette s'installent à Boulogne sur Seine et se joignent aux « dimanches ». À la fin de la même année, André Masson présente Michel Leiris qui devient d'autant plus assidu du salon dominical qu'il courtise Louise, présentée comme la belle-sœur de Kahnweiler. À son tour Michel Leiris y introduit Tristan Tzara, puis suivra Robert Desnos.
Kahnweiler publie les jeunes auteurs : André Malraux, illustré par Fernand Léger, Raymond Radiguet illustré par Henri Laurens puis Juan Gris, Antonin Artaud, illustré par Elie Lascaux, Armand Salacrou et Tristan Tzara illustré par Juan Gris, Georges Limbour, Michel Leiris, Robert Desnos et Georges Bataille, illustré par André Masson.
Après le premier trimestre 1926, les « dimanches de Boulogne » ne reçoivent plus qu'André Masson, Elie Lascaux, qui a épousé en 1925 le seconde sœur de Lucie, Berthe, et Michel Leiris, qui devient également un membre de la famille en épousant Louise, la fille naturelle de Lucie Kahnweiler et la secrétaire de Daniel-Henry. Ces jeunes époux seront hébergés dans une chambre de la maison de Boulogne jusqu'en septembre 1930 non sans provoquer un certain malaise chez ceux-ci. À la mort de Juan Gris, le 11 mai 1927, les « dimanches » cessent définitivement.




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