dimanche 3 mars 2013

SALVADOR DALI-L'ENIGME DE GUILLAUME TELL 1933

SALVADOR DALI-L'ENIGME DE GUILLAUME TELL 1933

1934 L'AFFAIRE DALI...
 
 
Salvador Dalí frôle l'exclusion du groupe surréaliste pour son tableau L'Énigme de Guillaume Tell représentant un Lénine avec une fesse molle, et aussi, pour avoir tenu des propos réactionnaires.
Convoqué, Dali se présente malade, un thermomètre en bouche.

Pendant que Breton dresse le réquisitoire, il commence à se déshabiller afin, dit-il, de faire tomber sa fièvre. Puis il répond à ses accusateurs. Selon lui, sa fascination envers Hitler n’a rien de politique. Simplement, « la mollesse de cette chair hitlérienne comprimée sous la tunique militaire » provoque en lui « un état d’extase gustatif, laiteux, nutritif et wagnérien ». Quant à sa toile représentant Lénine cul nu (L’Enigme de Guillaume Tell), elle lui a été inspirée par un rêve. Or, le rêve n’est-il pas un des moteurs de la créativité surréaliste ? Puis, s’adressant directement au « Pape », connu pour son intolérance envers l’homosexualité : « Si donc ce soir, André Breton, je rêve que je t’encule, demain je nous peindrai dans nos meilleures positions avec le plus grand luxe de détails ».

Enfin, il affirme qu’Hitler est le digne successeur de Sade et Lautréamont, un génial metteur en scène de l’abomination. Excédé, Breton se prononce pour l’exclusion. Torse nu, Dali se jette à ses pieds, promettant sans rire qu’il n’a « rien contre le prolétariat ».

Ce numéro de haute voltige (mais aussi et surtout sa notoriété grandissante, dont le surréalisme a bien besoin) emporte l’adhésion de la majorité des jurés, qui rejettent l’exclusion.

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