vendredi 6 septembre 2013

AU CONSEIL MUNICIPAL DE LA VILLE DE PARIS OCTOBRE 2004

 
 
 
PLAQUE 42 RUE FONTAINE
 
 
 
 

62 - 2004, DAC 481 - Apposition d'une plaque commémorative en hommage à André Breton, 42 rue Fontaine (9e)

Débat/ Conseil municipal/ Octobre 2004

M. Christophe CARESCHE, adjoint, président. - Nous examinons le projet de délibération DAC 481 relatif à l'apposition d'une plaque commémorative en hommage à André Breton, dans le 9e.
Madame GÉGOUT, vous avez la parole.

Mme Catherine GÉGOUT. - Merci, Monsieur le Maire.
Je ne vais pas revenir sur la vie et l'oeuvre d'André Breton, je crois que l'on me reprocherait de dépasser mon temps de parole.
Je ne sais pas ce qu'André Breton aurait pensé d'une plaque apposée sur un lieu vidé de ce qui avait fait sa vie et son rayonnement. Mais c'est une façon pour nous de lui rendre hommage, alors faisons-le.
Mais nous pouvons aller plus loin et contribuer à la création de ce lieu du surréalisme dont Paris est privé. Paris est le berceau du surréalisme, qui l'a beaucoup marquée dans sa vie culturelle. Il n'y a aucun lieu qui lui soit consacré et c'est vraiment paradoxal et je dirai même choquant.
D'ailleurs, ce que nous demandons n'est pas du tout un musée qui serait tout à fait contraire à la pensée surréaliste, mais ce que les membres du Comité Breton avaient appelé un "haut lieu du surréalisme" ; ils avaient trouvé ce mot-là justement pour ne pas entrer dans le concept de "musée". En fait, c'est un lieu qui à la fois accueille des ?uvres surréalistes de toute nature, mais dans la combinaison qui fait leur identité, ce qui est tout à fait spécifique du surréalisme ; ce serait aussi un lieu d'échange de pensée, de recherche, de création.
Nous avons tous à l'esprit cette lamentable dispersion par une vente aux enchères des collections du 42, rue Fontaine en avril 2003, malgré les vives protestations qui se sont levées, notamment venant du monde littéraire, et soutenues par notre Conseil. La Ville a même contribué à la conservation dans le domaine public de certaines ?uvres, et la famille d'André Breton s'est associée à cet effort. Nous avons alors voté un v?u pour que la Ville suive les projets qui pourraient émerger de création d'un lieu du surréalisme, contribuer à la réalisation de ce lieu et favoriser le regroupement des ?uvres concernées par ce projet et figurant déjà dans le domaine public.
Evidemment cette vente a été un grave traumatisme qui a sûrement diminué les énergies, mais certains projets existent, même si c'est à l'état embryonnaire. Ils méritent d'être activés et soutenus. Certaines pistes peuvent être explorées aussi. Nous souhaiterions donc que la Ville s'engage activement pour permettre l'émergence de projets construits permettant ensuite de rechercher les partenariats nécessaires.
Merci.

M. Christophe CARESCHE, adjoint, président. - Merci.
Monsieur GIRARD, vous avez la parole.

M. Christophe GIRARD, adjoint, au nom de la 9e Commission. - Merci, Madame GÉGOUT. C'est vrai que c'est une situation et un débat absolument surréalistes et je ne peux que, de façon surréaliste, proposer que nous allions dans le sens de ce que vous proposez et qu'André Breton aurait peut-être d'ailleurs tout à fait désapprouvé.
Je vous rappelle simplement que le musée d'Art moderne de la Ville de Paris a, grâce à cette vente et cette dispersion surréaliste, acquis des oeuvres d'une grande valeur patrimoniale et symbolique, comme "Les Amoureux" de Francis Picabia, et le portrait d'André Breton par Victor Brauner, ainsi les Parisiens se sont enrichis grâce à cette vente.
Je réponds donc évidemment favorablement à l'esprit de ce que vous demandez, mais en lui gardant quand même son caractère surréaliste !

M. Christophe CARESCHE, adjoint, président. - Je vous remercie.
Je mets aux voix, à main levée, le projet de délibération DAC 481.
Qui est pour ?
Pas d'opposition ?
Abstentions ?
Le projet de délibération est adopté. (2004, DAC 481).



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