jeudi 5 septembre 2013

La cime du rêve-Victor Hugo et le surréalisme



La cime du rêve-Victor Hugo et le surréalisme

16 octobre 2013 – 16 février 2014
PARIS

Maison Victor Hugo6 place des Vosges, Paris (75004)



 
VICTOR HUGO A JERSEY PAR CHARLES HUGO
 


André Breton en atteste lui-même par une formule choc dans Le Manifeste du Surréalisme : « Hugo est surréaliste quand il n’est pas bête ». Cet Hugo inconnu que les surréalistes vont révéler, est à l’opposé du monument national, conservateur et académique qu’il est dans les années 1920.

Le Hugo des années 1920 n’est pas, loin s’en faut, le Hugo consensuel qu’il est devenu aujourd’hui. C’est, d’un côté, un Hugo bien-pensant, un Hugo de manuels scolaires et de récitations, un Hugo statufié. C’est, d’un autre côté, un Hugo vilipendé par l’université pour sa fatuité, pour son côté verbeux, pour sa bêtise en somme, et honni tant par l’extrême gauche que par la droite extrême, maurrassienne.
Les jeunes poètes surréalistes ne peuvent accepter l’homme de lettres, la figure du « Père Hugo », le gisant du Panthéon. Ils refusent également pour eux-mêmes le réemploi des formes classiques de la poésie dont Hugo a été et reste le champion. Mais ils ont lu tout Victor Hugo et ont compris qu’il débordait largement du cadre, qu’il avait élargi le champ de la poésie aux frontières de l’invisible et du rêve. Et comme ils l’ont fait pour le romantisme, le surréalisme aura grandement contribué à sortir Victor Hugo de l’ombre et à mettre au jour tout un pan de son œuvre méconnue ou rejetée. 
Très loin cependant de chercher à faire de Victor Hugo un surréaliste avant la lettre, jouant sur des registres variés, l’exposition cherchera à isoler des parentés (le romantisme et « la question des châteaux), à pointer des préoccupations communes (la place et le rôle du hasard, du rêve et de l’inconscient), des pratiques (le lavis d’encre, le jeu des taches, des empreintes, des frottages, le rebus), des idées (la lutte contre la peine de mort, l’engagement politique, le souci social), des constantes (l’amour fou), des fascinations communes (la nuit, la forêt, les planètes, les animaux, les mains, Paris… ) Se dessinera ainsi, par touches successives, la vision commune d’une sur-réalité et des recherches parallèles quant aux moyens d’y accéder. « L’art, écrit Hugo dans Le Promontoire du songe, respire volontiers l’air irrespirable. Supprimer cela, c’est fermer la communication avec l’infini. La pensée du poète doit être de plain-pied avec l’horizon extra-humain. »

Mettant en avant la proximité sensible aussi bien que formelle entre les dessins de Victor Hugo et les œuvres plastiques des surréalistes, l’exposition les mêlera étroitement. Variée, foisonnante, surprenante, elle rendra perceptible les plus fortes affinités qui relient notamment Robert Desnos, Max Ernst et André Masson, parmi beaucoup d’autres, à Victor Hugo.




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