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jeudi 20 novembre 2014

PARIS CENTRE POMPIDOU : JACQUES BOIFFARD



Jacques-André Boiffard, la parenthèse surréaliste


5 novembre 2014 - 2 février 2015 de 11h00 à 21h00

Galerie de photographies - Centre Pompidou, Paris
 
 
Jacques-André Boiffard vers 1929
 
Jacques-André Boiffard est le dernier grand photographe surréaliste qui n'ait encore jamais fait l'objet d'une exposition rétrospective. Pour l'ouverture de sa nouvelle galerie de photographies, le Centre Pompidou expose pour la première fois une sélection de soixante-dix de ses photographies.
Né en 1902, Boiffard abandonne ses études de médecine pour se lancer dans l’aventure surréaliste. En décembre 1924, avec Paul Éluard et Roger Vitrac, il signe la préface du premier numéro de La Révolution surréaliste. Témoin discret autant qu’actif de l’épopée surréaliste, il participe aux activités collectives de la Centrale surréaliste, signe des articles et des tracts, puis se forme à la photographie auprès de Man Ray. Il sera son assistant pour les portraits réalisés en studio, mais aussi pour deux de ses films, L’Étoile de mer et Les Mystères du château du dé. En 1928, il réalise, à la demande d’André Breton, une bonne part des photographies documentaires destinées à accompagner la publication de Nadja. Il rejoint ensuite l’équipe dissidente reformée autour de Georges Bataille en opposition à Breton. C’est lui qui, probablement avec la complicité d’Eli Lotar, réalise le fameux photomontage destiné à illustrer « Un Cadavre » le tract d’insultes signé Bataille, Desnos, Leiris, Morise, Prévert, Ribemont-Dessaignes, Queneau, Vitrac et quelques autres, montrant Breton le front ceint d’une couronne d’épines. Pour Documents, la revue de Bataille, Lotar réalise quelques-unes des images les plus inquiétantes de l’iconographie surréaliste : le portrait renversé de sa compagne nue, Les Mouches, Le Gros orteil, etc. Au début des années 1930, Boiffard ouvre avec son ami Lotar, et grâce au financement de Charles et Marie-Laure de Noailles, un studio dans lequel il réalise des portraits et des commandes publicitaires. Puis, au milieu des années 1930, aussi soudainement qu’il y était venu, il abandonne la photographie et le surréalisme pour reprendre ses études de médecine et devenir radiologue.
Se résumant à une courte décennie, la trajectoire du photographe Boiffard fut pour le moins fulgurante. Restreinte, dans la durée comme dans le nombre, sa production photographique est cependant l’une des plus authentiquement surréalistes de cette période. Bien que la publication des images de Boiffard dans Nadja et dans Documents ait, ces dernières années, suscité une très large fortune critique, notamment anglo-saxonne, son œuvre demeure encore trop peu connue. « […] Que ceux d’entre nous dont le nom commence à marquer un peu, l’effacent. Ils y gagneraient une liberté dont on peut encore espérer beaucoup […] », écrivait Paul Nougé à André Breton en 1929. Boiffard semble avoir parfaitement réussi à faire sienne l’injonction du leader surréaliste belge en parant d’un voile de mystère son apparition éclair au sein du surréalisme.
En 2011, l’acquisition de la collection de photographies de Christian Bouqueret venait accroître les collections du Centre Pompidou, déjà riches de vingt-six épreuves originales de Boiffard, de cinquante tirages supplémentaires. Il s’agit désormais de la plus importante collection institutionnelle de photographies de Jacques-André Boiffard. Augmentée de quelques épreuves vintage encore conservées en mains privées, l’exposition rassemble pour la première fois les images de Boiffard pour André Breton, pour Georges Bataille, ses travaux de commande ou ses recherches plus expérimentales. Traçant un portrait inédit de ce météore du surréalisme, cette première rétrospective lui rend la place qu’il mérite dans l’histoire de la photographie.
Commissaire : Mnam/cci Clément Chéroux
 
 
 
Jacques-AndrŽé Boiffard – Jacques Prévert sous le masque, 1930
 
 

mercredi 6 novembre 2013

JACQUES PREVERT (1900-1977) : COLLAGES I

 
 
 
Portrait de Janine, collage de Jacques Prévert, vers 1943 FATRAS
 
 
Jacques Prévert commence sans doute à réaliser des collages dans les années 1940. Son premier collage connu, Portrait de Janine, date de 1943. Il le réalise à partir d’une photographie de sa femme en train de danser, autour de laquelle il dispose une guirlande de fleurs et de feuilles découpées dans des planches de botanique.
En 1948, Jacques Prévert a un grave accident en tombant de la fenêtre du premier étage d’un studio de la Radiodiffusion nationale. Au cours de sa convalescence, ne pouvant plus écrire, il découpe des images, les assemble et les colle pour en fabriquer d’autres. Il s’agit d’abord d’un exercice de rééducation manuelle et intellectuelle, qui se transforme rapidement en une pratique assidue.
 
 
 
 

JACQUES PREVERT (1900-1977)

 
 
 
JACQUES PREVERT
 
 
Jacques Prévert est un poète et scénariste français, né le 4 février 1900 à Neuilly-sur-Seine, et mort le 11 avril 1977 à Omonville-la-Petite (Manche). Auteur d'un premier succès, le recueil de poèmes, Paroles, il devint un poète populaire grâce à son langage familier et à ses jeux sur les mots. Ses poèmes sont depuis lors célèbres dans le monde francophone et massivement appris dans les écoles françaises. Il a également écrit des scénarios pour le cinéma où il est un des artisans du réalisme poétique.
 
 
Tout au long de sa vie, Prévert s'est lié d'amitié avec de nombreux photographes, de ceux qui étaient proches des surréalistes, tels Man Ray, Brassaï, Robert Doisneau, Izis, Willy Ronis, André Villers, le décorateur de cinéma Alexandre Trauner. Ce demi-siècle de connivences a inspiré de nombreux livres réalisés en collaboration, mais aussi des jeux de correspondance entre l'écriture et la photographie.
 
Le matériel de prédilection de Prévert, utilisé pour réaliser ses collages, était les oeuvres de ses amis photographes, qu’il associait à des images glanées au fil de ses promenades ou trouvées dans des magazines.
Dans ses assemblages, il recrée une nouvelle réalité, éloignant les images originales de leur signification pour les métamorphoser et en composer d’autres, surprenantes, curieuses, envoûtantes et belles, qui constituent un prolongement direct de son écriture imagée : un jeu sur le détournement d’aphorismes ou d’expressions populaires, la relecture ou la réappropriation d’images existantes.
On y retrouve les préoccupations et, parfois, les obsessions présentes dans ses écrits :
« Quand on ne sait pas dessiner, on peut faire des images avec de la colle et des ciseaux, et c’est pareil qu’un texte, ça dit la même chose ».
Des anges, des bêtes, des Christ, des clowns, des coeurs, des hommes à tête de hibou ou de chauve-souris, des peintres, des saints, des Napoléon, des nains – les collages de Prévert témoignent de sa vision onirique du monde, de son rejet des institutions, de sa tendresse pour les femmes et les enfants, de sa compassion pour les animaux.

En 1948, en repos forcé à Saint-Paul-de-Vence à la suite d’un accident, Prévert s’est mis à pratiquer plus assidûment cet art du collage. « Jacques s’exprime de plus en plus par les collages, comme il a fait par les poèmes. Mais je pense que ces collages, au fond, sont des poèmes », a dit son éditeur, René Bertelé. « Et d’autre part, il se rend compte maintenant que certains de ses poèmes sont en quelque sorte des collages de mots, si on veut. »

Prévert trouvait des images pour ses collages au hasard : il chinait, à la Foire à la Ferraille et aux Puces, des pages de magazines de luxe et de journaux, des reproductions de toiles célèbres du Louvre ; ou, pendant ses promenades sur les quais de la Seine, des gravures anciennes, rue des Saint-Pères ou rue Jacob, dénichant des planches d’anatomies coloriées, et rue Dauphine, chez Labarre, où il se fournissait en chromolithographies rutilantes. « En général, dit-il à son frère Pierre, ce que je prenais, c’est dans les poubelles, les choses méprisées ou désaccordées. Moi, je trouvais ça très joli. »
Il les rangeait, sans hiérarchie, dans des cartons et des tiroirs : « Quand quelque chose me plaît, je le découpe et je le mets dans un tiroir. Mais il faut que ça me plaise. Il y a des gens qui m’amènent quelquefois de très jolis livres, de vieux catalogues en me disant « c’est pour vous ». Mais ce n’est pas vrai, ce n’est pas pour moi. Je ne trouve rien là-dedans à garder. Quand ça me plait, je le vois tout de suite. »

Dans son bureau rempli de pots de stylos, de ciseaux et de grattoirs, de colle, de boîtes de pastels, de crayons et de feutres, les fragments d’images ou les pages de journaux arrachées pouvaient rester des années avant de trouver leur place dans un collage. Jacques Prévert ne se contentait pas d’assembler les images, les photos : il les travaillait, les transformait avec des coloriages et des rehauts, et, pour créer des effets de texture ou des éclats de lumière, en grattait la surface. « On dit une image en termes poétiques, on peut le faire avec des ciseaux, avec des couteaux, n’importe quoi », disait Jacques Prévert.

Nombre de ses collages étaient réalisés sur des lettres ou des cartes postales qu’il envoyait à ses amis intimes, à ses proches. Souvent, la carte ne contenait aucun message ; il y avait au verso, sa signature, et au recto, une photographie transformée. D’autres collages étaient faits sur des exemplaires de ses livres, sur les premières pages intérieures ou en guise de couverture ; il y ajoutait des photos, des ornements et une dédicace au destinataire : son éditeur, son galeriste, son imprimeur, ses amis, etc.



 
JACQUES PREVERT PAR IZIS
 
 
 
 


dimanche 29 septembre 2013

CADAVRES EXQUIS IV

 
 
 
André Breton, Jacqueline Lamba, Yves Tanguy, CADAVRE EXQUIS 1938
 
 

 
CADAVRE EXQUIS-1935  REMEDIOS VARO, ESTEBAN FRANCES, MARCEL JEAN  Quiere Conocer Las Causas de...
 
 

 
Cadavre exquis-1927 André Breton, Camille Goemans, Jacques  Prévert, Yves Tanguy
 
 
 
 
 
 
 
 

vendredi 2 août 2013

JACQUES PREVERT-ARBRES

 
PREVERT A SAINT PAUL DE VENCE ENTOURE D'ENFANTS DU VILLAGE
 

ARBRES

En argot les hommes appellent les oreilles des feuilles
c’est dire comme ils sentent que les arbres connaissent la musique
mais la langue verte des arbres est un argot bien plus ancien
... Qui peut savoir ce qu’ils disent lorsqu’ils parlent des humains
les arbres parlent arbre
comme les enfants parlent enfant

Quand un enfant de femme et d’homme
adresse la parole à un arbre
l’arbre répond
l’enfant entend
Plus tard l’enfant
parle arboriculture
avec ses maitres et ses parents


Il n’entend plus la voix des arbres
il n’entend plus leur chanson dans le vent
pourtant parfois une petite fille
pousse un cri de détresse
dans un square de ciment armé
d’herbe morne et de terre souillée

Est-ce… oh… est-ce
la tristesse d’être abandonnée
qui me fait crier au secours
ou la crainte que vous m’oubliiez
arbre de ma jeunesse
ma jeunesse pour de vrai

Dans l’oasis du souvenir
une source vient de jaillir
est-ce pour me faire pleurer
J’étais si heureuse dans la foule
la foule verte de la forêt
avec la crainte de me perdre
et la crainte de me retrouver

N’oubliez pas votre petite amie
arbres de ma forêt.

mercredi 31 juillet 2013

LE BORDEL CAPITALISTE.....CITROEN


Citroën
À la porte des maisons closes
C’est une petite lueur qui luit…
Mais sur Paris endormi, une grande lumière s’étale :
Une grande lumière grimpe sur la tour,
Une lumière toute crue.
C’est la lanterne du bordel capitaliste,
Avec le nom du tôlier qui brille dans la nuit.
Citroën ! Citroën !
C’est le nom d’un petit homme,
Un petit homme avec des chiffres dans la tête,
Un petit homme avec un sale regard derrière son lorgnon,
Un petit homme qui ne connaît qu’une seule chanson,
Toujours la même.
Bénéfices nets…
Millions… Millions…
Une chanson avec des chiffres qui tournent en rond,
500 voitures, 600 voitures par jour.
Trottinettes, caravanes, expéditions, auto-chenilles, camions…
Bénéfices nets…
Millions… Millions…Citron… Citron
Et le voilà qui se promène à Deauville,
Le voilà à Cannes qui sort du Casino
Le voilà à Nice qui fait le beau
Sur la promenade des Anglais avec un petit veston clair,
Beau temps aujourd’hui ! le voilà qui se promène qui prend l’air.
Il prend l’air des ouvriers, il leur prend l’air, le temps, la vie
Et quand il y en a un qui crache ses poumons dans l’atelier,
Ses poumons abîmés par le sable et les acides, il lui refuse
Une bouteille de lait. Qu’est-ce que ça peut bien lui foutre,
Une bouteille de lait ?
Il n’est pas laitier… Il est Citroën.
Il a son nom sur la tour, il a des colonels sous ses ordres.
Des colonels gratte-papier, garde-chiourme, espions.
Des journalistes mangent dans sa main.
Le préfet de police rampe sous son paillasson.
Citron ?… Citron ?… Millions… Millions…
Et si le chiffre d’affaires vient à baisser, pour que malgré tout
Les bénéfices ne diminuent pas, il suffit d’augmenter la cadence et de
Baisser les salaires des ouvriers
Baisser les salaires
Mais ceux qu’on a trop longtemps tondus en caniches,
Ceux-là gardent encore une mâchoire de loup
Pour mordre, pour se défendre, pour attaquer,
Pour faire la grève…
La grève…
Vive la grève !


JACQUES PREVERT





 
 




lundi 22 juillet 2013

LE PROVERBE DU JOUR


1.Avant le déluge, désarmez les cerveaux.

Paul ELUARD, 152 proverbes mis au goût du jour en collaboration avec Benjamin Péret, 1925.

ILLUSTRATION :JACQUES PREVERT-LES CERVEAUX ND