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mardi 19 novembre 2013

ROBERTO MATTA (1911-2002) V

 
 
 
ROBERTO MATTA-1938 Crucifiction (Croix Fiction)
 
 

 
ROBERTO MATTA-1938 Glande fiction
 
 


ROBERTO MATTA-1938 La veille de la mort
 
 

 
ROBERTO MATTA-1938 Les nerfs-volant
 
 

 
ROBERTO MATTA-1938 Morphologie psychologique de l'attente
 
 

 
ROBERTO MATTA-1938 Morphologie psychologique de l'espoir
 
 

 
ROBERTO MATTA-1938 Morphology of Desire 1
 
 

 
ROBERTO MATTA-1938 Morphology of Desire 2
 
 

 
ROBERTO MATTA-1938 Psychological Morphology No. 34
 
 

 
ROBERTO MATTA-1938 Psychological Morphology
 
 

 
ROBERTO MATTA-1938 SANS TITRE
 
 

 
ROBERTO MATTA-1938 SANS TITRE
 
 

 
ROBERTO MATTA-1938 SANS TITRE
 
 

 
ROBERTO MATTA-1938 Space Travel (Star Travel)
 
 

 
ROBERTO MATTA-1938 The Red Sun
 
 

 
ROBERTO MATTA-1938 Tête
 
 

 
ROBERTO MATTA-1938 untitled (known as Big Red)
 
 
 
 

lundi 16 septembre 2013

ROBERTO MATTA (1911-2002) IV

 
 
 
ROBERTO MATTA-1937 Scénario No. 1  Succion panique du soleil
 
 

 
ROBERTO MATTA-1937 Snail's Trace
 
 

 
ROBERTO MATTA-1938 39 Psychological Morphology 
 
 

 
ROBERTO MATTA-1938 39 Psychological Morphology
 
 

 
ROBERTO MATTA-vers 1938  Alfa Morphology
 
 

 
ROBERTO MATTA-1938 Cabeza
 
 
 
 

mardi 3 septembre 2013

ROBERTO MATTA (1911-2002) III

 
 
 
ROBERTO MATTA-1937 SANS TITRE
 
 
 

 
ROBERTO MATTA-1937 SANS TITRE
 
 
 

 
ROBERTO MATTA-1937 SANS TITRE
 
 
 

 
ROBERTO MATTA-1937 SANS TITRE
 
 
 

 
ROBERTO MATTA-1937 SANS TITRE
 
 
 

 
ROBERTO MATTA-1937 SANS TITRE
 
 
 
 

samedi 17 août 2013

ROBERTO MATTA (1911-2002) II

 
 
 
ROBERTO MATTA-1937 Composición azul
 
 

 
ROBERTO MATTA-1937 Desnudo
 
 

 
ROBERTO MATTA-1937 Morphology
 
 

 
ROBERTO MATTA-1937 SANS TITRE 
 
 

 
ROBERTO MATTA-1937 SANS TITRE
 
 
 
ROBERTO MATTA-1937 38 Morphology
 
 
 
 

dimanche 11 août 2013

ROBERTO MATTA (1911-2002)

 
 
 
André Breton en compagnie de Roberto Matta et Malitte Matta 1966
 
 
Les brouilles ne durent pas éternellement...
"    
En 1948, un de ses amis, Arshile Gorky, peintre surréaliste arménien établi à New York, gravement malade, se suicide. Matta fut accusé d'avoir eu une relation amoureuse avec son épouse, ce qui n'a jamais été prouvé et que Matta a toujours nié.
André Breton, très mal renseigné, croit Roberto Matta responsable de ce suicide et Matta est exclu du groupe des surréalistes.
Pour Matta c'était très triste : se trouver dans une ville qu'il n'aimait pas particulièrement, et voir que ses amis changeaient de trottoir lorsqu'ils l'apercevaient, devait être très difficile à vivre. Celui qui devait également souffrit beaucoup de cette situation, c'était André Breton : il adorait son ami Roberto qui avait illustré son livre Arcane 17 et qui venait du même pays que sa troisième femme, Elisa Bindhoff Claro rencontrée à New York. La complicité des deux hommes était très forte.

 Mais en fait Matta n'était pas homme à rester dans un mouvement. Cela se ressent dans son œuvre qui est difficile à ranger dans une catégorie précise. Matta n'a jamais cessé d'évoluer, de changer. Après avoir peint l'inconscient, il s'est attaché à montrer ce qui se passait en dehors de l'être, dans l'univers au contraire des surréalistes qui s'attachaient davantage à la notion de métaphysique de l'individu. Longtemps, il a peint pour dénoncer ( "Les roses sont belles" sur le procès Rosenberg  en 1951 / "La Question, Djamila" pour la militante algérienne torturée en 1958 /  "Les Puissances du désordre" en hommage à Julian Grimau en 1964 / "Burn, Baby, Burn" en 1965 66 inspiré par les bombardements américains sur le Vietnam).

En 1959, il est réintégré au groupe des surréalistes.




 
ROBERTO MATTA- vers 1932 33  Sick Flesh  (PHOTO NOIR ET BLANC)
 
 

 
ROBERTO MATTA-1934 LE CLOWN
 
 

 
ROBERTO MATTA-1935 SANS TITRE
 
 

 
ROBERTO MATTA-1936 LA FORET
 
 

 
ROBERTO MATTA-1936 panama
 
 

 
ROBERTO MATTA-1936 Wet Sheets
 
 
 

ROBERTO MATTA (1911-2002)

 
 
 
Ils me dirent : « Tu es surréaliste ! Je ne savais même pas ce que cela voulait dire... »
 
 
 
 
ROBERTO MATTA 1960
 
 

 
ROBERTO MATTA ET LIGEIA BALLADARES AU CHILI EN 1960

 
 
 

 
 
 
Roberto Matta Echaurren,lequel aimait se présenter souvent comme "Roberto Sebastian Antonio Matta Echaurren", connu sous le nom de Matta, est un peintre surréaliste chilien, né le 11 novembre 1911, à Santiago du Chili, et mort à Civitavecchia (Italie), le 23 novembre 2002.
 
 
Matta commence des études d'architecture à Santiago du Chili. En 1933, il abandonne sa carrière pour s'installer en France. Il travaille un premier temps dans l'atelier de Le Corbusier puis voyage en Espagne, où il se lie avec les poètes Rafael Alberti et Federico Garcia Lorca. Il voyage également en Scandinavie, où il rencontre Alvar Aalto, et à Londres, où il fait la connaissance de Henry Moore, Roland Penrose et René Magritte.

À la demande de Salvador Dalí, il va voir André Breton qui l'adopte aussitôt.

Dans la revue surréaliste Le Minotaure, Matta écrit des textes sur l'architecture qui s'opposent au rationalisme de Le Corbusier. Une étape importante pour Matta intervient cependant durant l’été 1939 lorsque, accompagné d’Esteban Francès et de Gordon Onslow-Ford, il séjourne au château de Chemillieu. I
ls sont rejoints par André Breton et sa famille, Yves Tanguy et Kay Sage. Il semble que la présence d’Yves Tanguy soit particulièrement importante dans la formation de Matta à ce moment.

À la même époque, il peint une série de tableaux pour laquelle il expérimente une technique nouvelle : avec un chiffon, il étale la couleur sur la toile, qui, ainsi étalée, décide du tracé ultérieur du pinceau. Il se rapproche du procédé d'écriture automatique.
Il appelle cette série « Morphologies psychologiques ».
Celle-ci est marquée par des caractéristiques singulières comme de grandes taches colorées réalisées avec des chiffons, de fines lignes qui spatialisent la composition et des formes incertaines possiblement interprétables figurativement.
L’artiste va développer une œuvre à la fois originale — on reconnaît être là en face d’un Matta — et en prise avec les questions sociales et politiques de l’époque où elle est créée.

Il part à New York à la demande de Marcel Duchamp pour fuir la guerre. Six mois après son arrivée, il expose pour la première fois aux États-Unis à la galerie Julien Levy, spécialisée dans le surréalisme. Matta commence à travailler avec des pigments phosphorescents pour donner la possibilité à ses toiles de produire des images qui varieront selon la longueur d'onde de l'éclairage.

En octobre 1948, il est exclu du groupe surréaliste. Breton le soupçonne d'une liaison avec la femme du peintre Arshile Gorky, cause de son suicide. Matta retourne alors au Chili. Il publie un texte insistant sur le « rôle de l'artiste révolutionnaire, qui doit redécouvrir de nouvelles relations affectives entre les hommes. » Ensuite, il revient en Europe et s'installe en Italie.

Matta est très à l'aise dans les très grands formats ; ses toiles font souvent plusieurs mètres de long, voire 10 mètres et parfois davantage. En 1968, il réalise des environnements en couvrant les murs et les plafonds du musée d'Art moderne de la Ville de Paris avec ses toiles.
La même année, en janvier, Matta participe au premier congrès culturel de La Havane, à Cuba. En France, il prend une part active aux événements de mai.

Après le coup d'État du général Pinochet au Chili du 11 septembre 1973, il coupe tout lien avec son pays natal :
« C'est cet exil qui a déterminé toute ma vie, entre deux cultures. Mon travail est un travail de séparation. [...] De l'exil, je suis passé à l'"Ex-il", quelque part entre le connu et l'inconnu, entre la réalité et l'imaginaire. Là où commence la poésie. »




"La vie de Matta fut riche de rencontres multiples ; les personnalités, déjà célèbres, croisées exerceront des influences sur son art. Mais, très tôt, de nombreux autres artistes, notamment des figures importantes de l’abstraction américaine comme Pollock, Motherwell, Baziotes, trouvèrent dans sa peinture des justifications à leurs propres aspirations. L’homme était d’un charisme certain, ses engagements pour des causes politiques justes et sincères, il a mis durant sa vie en accord ses actes et ses convictions. À l’instar d’un Picasso il est parvenu, tout en continuant des recherches plastiques, à inscrire dans son art ses engagements politiques. Matta manifesta par son art son opposition à la guerre, aux répressions, aux multiples barbaries de la société qui lui était contemporaine. Des œuvres comme Les puissances du désordre, 1964, et La Question, 1962 sont respectivement des dénonciations du régime espagnol de Franco et de la torture française en Algérie. Il séjourna très peu dans son pays natal le Chili ; il y travailla seulement entre 1971 et 1973. Chassé par la dictature de Pinochet, il choisit à nouveau l’exil, situation qu’il qualifiait par la forme écrite paradoxale d’« Ex-il » .
Par delà la personnalité de l’homme ce sont les singularités de ses œuvres elles-mêmes qui ont marqué autant les artistes de sa génération que les plus jeunes. La plupart des textes critiques trouvent tellement de matière à écrire à partir de la biographie de cet artiste qu’ils s’en contentent, omettant d’analyser les qualités artistiques de ses peintures.
La formation initiale de Roberto Matta comme architecte se retrouve dans l’organisation spatiale de ses tableaux. Il connaît les possibilités qu’offre l’emploi des fuyantes pour créer l’illusion d’une profondeur en arrière du plan du tableau. En s’en servant en tous sens, sans focalisation unique, il se montre habile à pervertir le système de représentation issu de la Renaissance. Contrairement à de nombreux artistes qui, à la suite du cubisme et notamment, de l’invention des papiers collés, tendront à réduire la profondeur de l’espace pictural, Matta, comme d’autres surréalistes (Dali, Tanguy, Chirico), choisit d’en jouer. Dans ses tableaux comme Les Puissances du désordre, 1964-1965, dont le sujet a été évoqué plus haut, sont associées des effets de profondeur différents, se mêlent des perspectives euclidiennes, des échelonnements profonds par figures superposées, des transparences partielles, etc.
Chez lui l’espace représenté est doté d’une profondeur physique et psychique. Les lignes perspectives servent à construire l’espace des tableaux et en plus elles constituent de multiples appels aux regardeurs : Matta, l’appelant, demande aux regardeurs appelés de plonger les yeux en premier dans les mouvements de sa peinture. Cet appel à une descente dans l’œuvre est aussi la promesse d’une montée vers quelque septième ciel non figuré. On entre dans le rêve sans spiritualités métaphysiques : les mondes évoqués s’éloignent de ceux visibles par l’homme. Pourtant, dans leur fiction, ils restent proches du réel des sciences : physique, chimie, astronomie. Les flux et les fluides circulent entre les machineries interstellaires. Devant certains tableaux on a l’impression d’être devant des vignettes énormément agrandies de bandes dessinées futuristes. Mais cette différence de dimension est précisément de taille puisqu’elle inverse le rapport corporel du visiteur à l’image.
Une des caractéristiques des créations de Roberto Matta est la mise en place d’environnements monumentaux : de très grandes peintures sur toiles recouvrent les murs (et parfois le plafond) des lieux d’expositions, donnant aux visiteurs un sentiment d’humilité. De tableau en tableau le regard du spectateur se laisse embarquer pour de nouveaux voyages aux esthétiques différenciées. L’œil plonge ; les couleurs, les valeurs, les lignes l’accompagnent, le perdent un peu, avant de le faire remonter à la surface. Dans ce monde de conflits, de machinations multiples, le mouvement dominant reste ascendant. Entrer dans le tableau, c’est déjà en accepter l’énergie. Par delà ce qui est tracé, représenté, mis en couleurs, il y a un emportement, un mouvement d’expansion dans les quatre directions de l’espace. De pseudo objets en pseudo espace, l’œil dérive et le constat de cet emportement moins d’en arrêter l’aspiration, favorise l’émotion. Les lignes simples ou doubles sont des flèches pour l’agitation de nos sens (en tous sens).
Devant une œuvre comme L’impensable 1958, impossible d’arrêter le regard ; le fond est lui-même instable. Le regard essaye de s’accrocher aux figures plus ou moins figuratives, permettant des interprétations. Pourtant les vides, les transparences, même les tracés spatialisés, empêchent les arrêts. Cela fuse de partout ; il est impossible de décider d’une hiérarchie en dehors du motif central avec ses couleurs bleu, jaune et rouge. On sent bien que cette peinture s’est inventée dans l’action. Elle relance sans cesse le regard, elle ne tranquillise pas.
Tout l’art de Roberto Matta est dans la maîtrise pour chaque tableau d’une multitude d’événements plastiques constituant autant de lieux dont la formation repose sur l’inattendu qu’a parfaitement favorisé le recours à l’automatisme surréaliste. Dans le Manifeste du Surréalisme André Breton donne comme définition de celui-ci : « Surréalisme n. m. Automatisme physique pur par lequel on se propose d’exprimer (...) le fonctionnement réel de la pensée à travers l’agitation organique qu’elle communique au corps … ». On entend que Roberto Matta entre parfaitement dans cette définition. Il fut très vite adopté et reconnu par ses pairs et s’il fut plus tard exclu du mouvement ce ne fut pas pour des causes esthétiques mais pour des raisons morales . L’art de cet artiste ne tombe jamais dans l’imagerie onirique. Les emportements générés par les œuvres touchent autant les esprits que les corps.
Chez lui il y a toujours ambiguïté entre la maîtrise des moyens mis en œuvre et l’emportement psychique de l’auteur, entre le savoir-faire et l’improvisation. La complexité de ses créations permet de concilier tous les antagonismes supposés. Il y a une volonté d’inventer un espace autre, un espace au-delà de l’espace réaliste comme de l’espace cubiste. On apprécie le jeu constant entre maîtrise et hasard, entre les pleins et les vides, l’ordre et le désordre. La métamorphose de l’espace réclame aussi une mutation des titres des tableaux. L’automatisme graphique appelle une envolée de la langue sous la dictée de la pensée visuelle. Une ligne des mots, plus suggestive que descriptive, se doit d’accompagner les multiples tracés comme Être hommonde,1960 (triptyque 200 x 800 cm). L’explication se trouve dans un texte de l’auteur, partiellement reproduit à côté du cartel dans l’exposition de Marseille : « Je doute que ce soit par l’œil qu’on peut “voir”, mais depuis toujours s’applique à cette technique qu’on appelle la peinture qui est sensée nous donner le sentiment d’être uni, d’être hommonde. »
On est obligé de s’arrêter sur cette phrase qui résume toute la générosité de l’artiste, toute sa profonde culture de l’art et qui démontre, encore si besoin est, sa singulière capacité à inventer autant des images qui font rêver que des mots tout à la fois poétiques et signifiants."
 
 Jean-Claude LE GOUIC
présentation de l'exposition Matta au musée Cantini (Marseille printemps 2013)


lundi 22 juillet 2013

JULES SUPERVIELLE - LE SURVIVANT

Lorsque le noyé se réveille au fond des mers et que
son cœur
Se met à battre comme le feuillage du tremble
Il voit approcher de lui un cavalier qui marche
l'amble
Et qui respire à l'aise et lui fait signe de ne pas avoir
peur.
Il lui frôle le visage d'une touffe de fleurs jaunes
Et se coupe devant lui une main sans qu'il y ait
une goutte de rouge.
La main est tombée dans le sable où elle fond sans
un soupir
Une autre main toute pareille a pris sa place et les
doigts bougent.
Et le noyé s'étonne de pouvoir monter à cheval.
De tourner la tête à droite et à gauche comme s'rl
était au pays natal,
Comme s'il y avait alentour une grande plaine, la
liberté,
Et la permission d'allonger la main pour cueillir un fruit de l'été.
Est-ce donc la mort cela, cette rôdeuse douceur
Qui s'en retourne vers nous par une obscure faveur?
Et serais-je ce noyé chevauchant parmi les algues
Qui voit comme se reforme le ciel tourmenté de fables.
Je tâte mon corps mouillé comme un témoignage faible
Et ma monture hennit pour m'assurer que c'est elle.
Un berceau bouge, l'on voit un pied d'enfant réveillé.
Je m'en vais sous un soleil qui semble frais inventé.
Alentour il est des gens qui me regardent à peine,
Visages comme sur terre, mais l'eau a lavé leurs peines.
Et voici venir à moi des paisibles environs
Les bêtes de mon enfance et de la
Création
Et le tigre me voit tigre, le serpent me voit serpent,
Chacun reconnaît en moi son frère, son revenant.
Et l'abeille me fait signe de m'envoler avec elle
Et le lièvre qu'il connaît un gîte au creux de la terre
Où l'on ne peut pas mourir.

Jules Supervielle - Gravitations 1925



ROBERTO MATTA-Morphology 1937