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vendredi 4 octobre 2013

Quand le surréalisme inspire la mode




Yeux, miroir, bouche... Cette saison, la mode joue avec tous les codes chers à Man Ray, Magritte et Dali pour réveiller l'accessoire et chahuter le luxe. 


 
MAN RAY-SANS TITRE
 
 
Semaine de la mode automne-hiver 2013-2014: les épaules des mannequins sont surpiquées d'insectes précieux chez Lanvin, semblables à ceux qui grouillaient sur les capelines d'Elsa Schiaparelli. De minuscules yeux fourmillent sur les sandales du défilé Kenzo, clin d'oeil au célèbre métronome de Man Ray, orné du regard de Lee Miller. Et chez Givenchy, les coiffes très parterre de roses sont une référence alambiquée à la moustache piquée de fleurs de Salvador Dali...
Trompe-l'oeil, anthropomorphisme, ready-made: la mode redécouvrirait-elle la grammaire surréaliste? Les accessoires semblaient cantonnés à un minimalisme ultraconceptuel, les voici désormais pimentés, affolés par l'arrivée d'oeuvres d'art à porter qui s'inspirent d'un mouvement perçu comme l'onde de choc artistique du début du xxe siècle.

Le rêve des surréalistes

Dès les années 1920, André Breton et ses compères prônaient l'abolition de la distinction entre rêve et réalité, encourageant la société à se laisser envahir par ses désirs inconscients. Aujourd'hui, l'univers du luxe pioche dans ces codes surréalistes pour inviter à fuir, via la magie du rêve, la réalité abrupte du quotidien.
Les citations se bousculent. Un oeil géant flotte dans la devanture du grand magasin new-yorkais Barneys en hommage aux peintures de Magritte -qu'on retrouve aussi dans les ciels bleus du défilé Dior. W Magazine choisit d'orner le visage de Tilda Swinton d'un maquillage imitant des mille-pattes courant sur ses sourcils.
Point de mire de ce revival: la renaissance de la maison d'Elsa Schiaparelli, reine en son temps de la mode surréaliste. "Les références sont partout", confirme Didier Ottinger, directeur adjoint du musée d'Art moderne et commissaire de l'exposition Le Surréalisme et l'objet. "On retrouve cette même recherche de formes moins fonctionnelles que fantasmatiques, une prise de conscience de l'étrange, de l'idée que le monde n'est pas stable, mais taraudé par le rêve."
 
Mode et surréalisme: une relation complexe

Les puristes rétorqueront qu'on ne peut parler de "créateurs de mode surréalistes" -le mouvement artistique, très politisé à ses débuts, rejetait les codes bourgeois ou consuméristes-, pourtant, ces deux mondes se sont beaucoup fréquentés. A l'époque, les accessoires féminins sont utilisés dans des ready-made: on pense aux jupons encadrés d'André Breton ou aux escarpins déguisés en dinde prête à passer au four de Meret Oppenheim. "Ces éléments étaient très appréciés des surréalistes à cause de leur symbolique fétichiste et de leur pouvoir fantasmatique", explique Didier Ottinger.
Mais ce sera Elsa Schiaparelli, amie proche du mouvement, qui utilisera la première ces codes pour subvertir l'univers du luxe en lui donnant un aspect surnaturel. Avec l'aide de Gala et Salvador Dali, elle opère un troublant déplacement des références et des limites préétablies. Du poudrier déguisé en cadran de téléphone aux gants aux ongles laqués de rouge, en passant par le chapeau en forme de soulier, Schiap annonce une nouvelle manière de définir et de situer le corps de la femme au sein d'une création iconoclaste et profondément choquante pour ses contemporains.
Aujourd'hui, la mode aime fouiller dans la boîte à outils surréaliste pour déconstruire ses propres valeurs. Dans le sillage des héritières du mouvement (les rédactrices et muses Isabella Blow et Anna Piaggi, dont la collection de couvre-chefs spectaculaires fait l'objet d'une exposition au palazzo Morando, à Milan), Delfina Delettrez, fille de Silvia Fendi et créatrice de bijoux oeuvrant pour Kenzo, détourne l'univers du luxe dans lequel elle baigne depuis l'enfance.
Passionnée par les éléments anthropomorphiques, elle a créé une bague trois doigts, ornée d'un oeil, d'un nez et d'une bouche - portrait éclaté qui n'est pas sans rappeler les cadavres exquis d'André Breton ou les visages de Magritte. Ses pièces à double emploi (bague miroir ou porte-rouge à lèvres) "cherchent à inverser, comme le fait le rêve, l'ordre logique des choses afin de créer des connexions spontanées entre divers éléments". Pour la jeune femme, "le luxe, en perpétuelle quête de rareté, aime se rapprocher de l'art", mais, pour ses créations, "c'est le corps qui habille le bijou et non pas le contraire". 

Le surréalisme réinterprété avec des outils contemporains

La créatrice turque Yazbukey décrit ses accessoires hauts en couleur et pleins d'humour comme de la "sophistipop" car, pour elle, le surréalisme doit être réinterprété avec des outils contemporains. Ainsi, ses pendentifs en forme d'oeil ou de bouche puisent également dans la culture graffiti, les jeux de société. "Je refuse de marquer une frontière entre rêve et réalité. Avec mes bijoux, on peut devenir ce qu'on veut, c'est Cendrillon et la citrouille", dit-elle.
Ce jeu de vrai et de faux s'exprime dans de larges parures évoquant celles de la famille royale anglaise -mais entièrement faites de Plexiglas-, lointain écho aux colliers de verre en forme de glaçons du sculpteur Joseph Cornell.
Valeur clef des surréalistes, le décalage entre noble et populaire s'exprime aussi chez Céline: sur des claquettes de piscine fourrées de vison ou de somptueux manteaux en laine imitant les sacs en plastique quadrillés du magasin Tati.
Chez d'autres créateurs, ce sont les animaux imaginaires qui dominent, comme sur les pochettes de Nancy Gonzalez, spécialiste des peaux exotiques. Dans sa dernière collection, elle a imprimé ou découpé une base en alligator afin de la déguiser en un nouvel animal chimérique. "J'ai cherché à briser les frontières, j'ai voulu créer une réalité parallèle", dit-elle de ses créations.
Les nouvelles technologies ont ouvert de nombreuses portes vers le surnaturel. Ainsi, la créatrice néerlandaise Iris Van Herpen recrée des effets organiques (bois, eau) à l'aide de matériaux high-tech et d'imprimantes 3D, afin, dit-elle, de "s'éloigner au maximum du naturel pour, paradoxalement, y revenir". Quant à la styliste anglaise Mary Katrantzou, ses robes et ses accessoires ornés d'impressions numériques représentent des paysages et des structures architecturales en trompe l'oeil.
Si, pour Schiaparelli, le surréalisme était une nouvelle façon d'appréhender l'acte créatif en se laissant guider par son inconscient, ce désir de penser la création différemment anime nombre de designers actuels. Quand le chausseur italien Cesare Casadei dessine des cuissardes qui semblent couvertes de cheveux fluo pour sa marque du même nom, il affirme être "à la recherche d'une émotion" plutôt que d'un résultat purement esthétique.
Même constat chez la modiste parisienne Laurence Bossion, qui imagine des couvre-chefs en forme d'entonnoir et dit "laisser la matière la guider", comme dans l'écriture automatique. Pour elle, "détourner un objet permet d'en exacerber toute la symbolique, la poésie cachée". En disant: "Quand les temps sont durs, la mode est extravagante", Elsa Schiaparelli n'imaginait pas à quel point elle était visionnaire.

L'Express.fr, publié le








 

mardi 27 août 2013

ERWIN BLUMENFELD (1897-1969)


 
 
AUTOPORTRAIT 1932
 
 

 
AUTOPORTRAIT 1945
 
 

 
AUTOPORTRAIT 1950
 
 
Erwin Blumenfeld (26 janvier 1897 à Berlin - 4 juillet 1969 à Rome) est un photographe américain d'origine allemande.
 
Après avoir participé au mouvement Dada sous le pseudonyme de Jan Bloomfield, il commence une carrière dans la photographie professionnelle aux Pays-Bas au début des années 1930 ; il émigre en France en 1936 où il commence à travailler pour Verve et Vogue France, embauché par Michel de Brunhoff sur les conseils de Cecil Beaton  ; interné dans un camp, en France, en 1940 à cause de son origine allemande, il parvient à s'enfuir avec sa famille aux É.-U. en 1941.

Blumenfeld devient célèbre pour ses photographies de mode des années 1940 et 1950, notamment pour les magazines américains Vogue et Harper's Bazaar.

Dans son atelier du 9, rue Delambre, à Paris, il mène parallèlement une activité de portraitiste – Georges Rouault, Matisse, Carmen, le modèle du Baiser de Rodin –, et de photographe publicitaire, tout en continuant un travail personnel, sur le nu notamment. En 1937, il décroche sa première couverture dans Votre Beauté et ses photographies sont publiées dans Verve. Il expose à la galerie Billiet à Paris et participe à l'exposition collective Photography, 1839-1937 au Museum of Modern Art de New York.

En 1938, il obtient sa première publication dans Vogue France grâce à son ami Cecil Beaton, avant de couvrir les collections parisiennes pour Carmel Snow du Harper's Bazaar. En 1939, Blumenfeld est interné en tant qu'Allemand dans le camp de Montbard-Marmagne.

Il fuit la France pour New York en 1941. Il y partage un studio avec Martin Munkacsi, avant d'ouvrir son propre atelier au 222 Central Park South, en 1943. Il reprend sa collaboration avec Harper's Bazaar (1941-1944), puis avec Vogue (1944-1955), pour lesquels il réalise de nombreuses couvertures. Ses photographies paraîtront aussi dans Look, Life, Coronet, Cosmopolitan

Solarisation, combinaison d'images positives et négatives, photomontage, « sandwich » de diapositives couleur, fragmentation opérée au moyen de miroirs, séchage du négatif humide au réfrigérateur pour obtenir une cristallisation, etc. Blumenfeld sait mettre à profit ses expérimentations de « dadaïste futuriste » pour la photo de mode.

Du maquillage des modèles qu'il réalise souvent lui-même aux manipulations diverses dans l'obscurité de son laboratoire, il n'hésite jamais à jouer avec les couleurs qu'il sature, décompose, filtre, colle ton sur ton…
What Looks New (Vogue, 1947), sa très cubiste fragmentation d'un visage à plusieurs bouches pour un rouge à lèvres, Œil de biche (Vogue, 1950) où il recadre l'une de ses photos en noir et blanc sur l'œil gauche, la bouche et le grain de beauté étant rehaussés de couleur.
Ou encore ce mannequin en béret et manteau rouges sur fond rouge (Vogue, 1954). Sa vertigineuse photographie du mannequin Lisa Fonssagrives sur la tour Eiffel (Vogue, 1939) restera notable.

En 1955, il commence son autobiographie, Jadis et Daguerre, qu'il terminera l'année de sa mort, qui survient en 1969 à Rome.

samedi 17 août 2013

MELVIN SOKOLSKY (NE EN 1933)






Avec ses compositions surréalistes – ses fameux mannequins lévitant sur la Seine –, il a révolutionné la photographie de mode dans les années 60.




 

 
MELVIN SOKOLSKY-AUTOPORTRAIT
 
 
 
La période comprise entre 1955 et 1970 constitue avec le recul, l’âge d’or de la culture photographique américaine, grâce à un grand nombre de publications de qualité qui offrirent un champ d’expression très important à de nombreux photographes de talent, artistes et designers. Au sommet de cette pyramide d’exception se situe un monument : le Harper’s Bazaar.

C’est dans ce riche contexte que Melvin Sokolsky va s’imposer et imprimer son style qui malgré la fulgurance de sa carrière photographique – de 1959 à 1969 – reste une référence aujourd’hui.
C’est le temps du changement au sein même du magazine : le légendaire Alexey Brodovitch, Directeur Artistique du journal depuis 1934, « l’œil du siècle » pour de nombreux photographes dont il fût le mentor, cède la place à une autre légende en devenir, Henry Wolf, en charge d’apporter un renouveau visuel au magazine.
Melvin Sokolsky a seulement vingt et un ans quand il est appelé, en 1959, à rejoindre l’équipe du Harper’s. A son arrivée, l’équipe est constituée par des artistes comme Richard Avedon, Lillian Bassman Saul Leiter… Melvin va d’emblée imposer un style nouveau.

Son travail est marqué par son esprit fantasque et inventif, influencé par le surréalisme, les jeux de perspectives et de proportions. Son inspiration se nourrit directement des maîtres de la peinture : Van Eyck, Van der Weyden et Velasquez pour les ambiances intérieures & l’intégration d’autoportraits dans la composition, ou de Balthus qui lui enseignera l’importance de la pose et de la gestuelle de ses modèles.

Durant environ dix ans, Sokolsky collabore avec les magazines les plus prestigieux : Esquire, McCall's, Newsweek, The New York Times Magazine & Show. En parallèle, il se tourne vers la publicité, réalise de nombreux portraits de célébrités où il peut exprimer encore plus librement sa créativité en un style de plus en plus narratif qui présage de son futur passage à la caméra.



http://www.telerama.fr/scenes/bon-pied-bon-il-le-photographe-melvin-sokolsky,29243.php




 
 
 


samedi 10 août 2013

GUY BOURDIN (1928-1991) I

 
 
 
 
 

 
 

 
 

 
 

 
 

 
 
 
 

GUY BOURDIN (1928-1991)



LE SURREALISTE DE LA MODE...


 Guy Bourdin, né le 2 décembre 1928 à Paris et mort le 29 mars 1991 à Paris, est un photographe français de mode et de publicité.

Guy Bourdin sera formé à la photographie durant son service militaire, passé dans l'armée de l'air à Dakar, Sénégal (1948–1949). En 1950, retourné à la vie civile, il expose des dessins et des peintures dans une galerie parisienne. En 1951, Il rencontre le peintre et photographe Man Ray après plusieurs tentatives.

En 1952, il propose sa première exposition de photographies rue de Seine à Paris, le catalogue est préfacé par Man Ray.

Ses campagnes publicitaires pour Charles Jourdan, de 1967 à 1981, l'ont fait connaître du grand-public.



 
Guy Bourdin–Autoportrait 1954



 
GUY BOURDIN-AUTOPORTRAIT POUR VOGUE 1965