dimanche 3 mars 2013

MARCEL DUCHAMP-ANEMIC CINEMA 1926



                                                               

"Le cinéma m'a surtout amusé pour son côté optique. Au lieu de fabriquer une machine qui tourne, comme j'avais fait à New York, je me suis dit: pourquoi ne pas tourner un film ? Ça ne m'intéressait pas pour faire du cinéma en tant que tel, c'était un moyen plus pratique d'arriver à mes résultats optiques. (...) Non, je n'ai pas fait de cinéma, c'était une façon commode d'arriver à ce que je voulais.
D'ailleurs ce cinéma était très drôle. On travaillait millimètre par millimètre parce qu'il n'y avait pas de machines très perfectionnées. Il y avait un petit rond, avec des millimètres marqués, nous tournions image par image. On a fait ça pendant deux semaines.
Les appareils n'étaient pas capables de prendre la scène à n'importe quelle vitesse, ça se brouillait, et comme ça tournait assez vite ça faisait un effet optique curieux. On a donc été obligés d'abandonner la mécanique et de faire tout nous-mêmes. Un retour à la main, pour ainsi dire".
 
Dix séquences de disques optiques interrompues par les neuf disques de calembours suivants : Bains de gros thé pour grains de beauté sans trop de bengué (1) L’enfant qui Tète est un souffleur de chair chaude et n’aime pas le choux – fleur de serre chaude (2) Si je te donne un sou, me donneras-tu une paire de ciseaux ? (3) On demande des moustiques domestiques (demi-stocks) pour la cure d’azote sur la côte d’Azur (4) Inceste ou passion de famille, à coups trop tirés (5). Esquissons les ecchymoses des esquimaux aux mots exquis (6). Avez-vous déjà mis la moelle de l’aimée dans la poêle de l’aimée ? (7). Parmi nos articles de quincaillerie paresseuse, nous recommanderons le robinet qui s’arrête de couler quand on ne l’écoute pas (8). L’aspirant habite Javel et moi j’avais l’habite en spirale (9).

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