« On est surréaliste comme on est nègre, il n'y a rien à faire »
Artiste majeur de son époque, au même titre que Magritte, Delvaux ou Dali, Félix Labisse n'a cependant jamais eu la notoriété que son œuvre aurait du lui apporter.
Félix Labisse, né le 9 mars 1905 à Marchiennes et mort le 29 janvier 1982 à Neuilly-sur-Seine, était un peintre surréaliste français que les surréalistes ont, toutefois, refusé de reconnaître comme l'un des leurs. En marge du mouvement d’André Breton, il a été lié en 1947-1948, du fait de son amitié avec Christian Dotremont, à l’aventure du Surréalisme révolutionnaire. Dès le début des années 1940, son œuvre a été reconnue et soutenue par Robert Desnos, Paul Éluard, Philippe Soupault, Jacques Prévert. Patrick Waldberg lui a consacré en 1970 une importante monographie. Parallèlement à sa carrière de peintre, Labisse mena une carrière de décorateur pour le théâtre, la danse, l’opéra
Labisse passe son enfance sur les rives belges de la mer du Nord, son père ayant abandonné la minoterie pour l'armement de pêche. Au cours de cinq années d'études à l'école de pêche d'Ostende, il se lie avec le milieu artistique et littéraire ostendais et décide, à vingt et un ans, de se consacrer à la peinture, encouragé en cela par James Ensor. Il fréquente l'atelier du « maître d'Ostende » pendant quelque temps. Ses premières toiles, comme Les Flamands (1933), Le Grand Carnaval ostendais (1936), s'inspirent de l'univers culturel flamand : paysans grimaçants, cohortes de guerriers, de gnomes, masques en promenade rappellent le monde d'Ensor, et, au-delà, celui de Bosch et de Bruegel l'Ancien. La facture est déjà très lisse, les couleurs flamboyantes.
Son œuvre de maturité, placée sous le signe de la métamorphose, comme la femme nue à la tête de lionne du Bonheur d'être aimée (1943), explore les frontières du fantastique, du rite, de la magie ou de l’érotisme. Ses personnages féminins aux corps lascifs, aux formes lisses et aux couleurs crues, évoluent dans un monde étrange et intemporel.
En 1964-1965, apparaissent les premières femmes bleues qui contribueront à sa célébrité : L’implacable catéchumène (1964), Maria d’Apparecida (1965), « Bain Turquoise »(1968)…
Félix Labisse (1905-1982) : Le monde des métamorphoses d’un surréaliste
la chronique de Lydia Harambourg, correspondant de l’Académie des beaux-arts
L’historienne et critique d’art Lydia Harambourg consacre sa chronique à Felix Labisse, peintre surréaliste parmi les plus originaux et les plus indépendants du XXe siècle. L’occasion de plonger dans l’univers onirique et poétique d’un peintre transcendé par le pouvoir de l’image.
FELIX LABISSE EN 1948 PAR BRASSAI
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire