LES MAMELLES DE TIRESIAS: FRIDA KAHLO (1907-1954)

lundi 5 août 2013

FRIDA KAHLO (1907-1954)

"Je n'est jamais peint de rêves. J'ai peint ma propre réalité".

Malgré sa constante affirmation de ne pas être surréaliste, Frida Kahlo a toute sa place sur cette page.

Si sa peinture, en effet, ne prend pas quant aux sujets traités sa source dans l'onirisme si cher à Breton mais bien dans une réalité mordante tant physique que psychologique, le traitement qu'elle donne aux sujets abordés est bien souvent surréaliste dans son foisonnement, son caractère allusif et qui constitue comme une sorte de rébus.

Introspection psychologique, la peinture de Kahlo nous parle avant tout d'elle, de son vécu, de ses amours, de sa souffrance, de ses angoisses face à la déchéance et la mort.

Un de ses derniers tableaux de l'année 1954 qui sera celle de sa disparition est intitulé "Viva la vida y el Dr. Juan Farill" (son chirurgien qu'elle avait déjà représenté dans l'"autoportrait avec le portrait du docteur Farill" de 1951) ; ne doit-on voir dans ce titre qu'un hymne à la vie ou bien le cri d'un être en perdition qui ne peut se raccrocher qu' à cette ultime imprécation ?

La dernière page du journal de Frida est à ce titre très troublante. Hospitalisée pour une rechute dont on ignore les raisons, elle remercie ses médecins (dont Farill) et le personnel de l'Hôpital anglais et termine par ces mots :

"J'espère que la sortie sera joyeuse et j'espère ne jamais revenir. FRIDA"

On peut voir un double sens dans ses mots et d'aucuns on évoqué la perspective d'un suicide.
Dans son journal elle écrivait le 11 février 1954 :

"Je continue à avoir envie de me suicider. C'est Diego qui me retient je suis flattée par l'idée qu'il peut avoir besoin de moi. Il me l'a dit et je le crois. Mais jamais de ma vie je n'ai autant souffert. J'attendrai encore un peu."

Nous aurons l'occasion de revenir sur le parcours de Frida Kahlo de manière plus détaillée dans de prochains billets...