Gilbert Garcin (né à La Ciotat le 21 juin 1929) est un photographe français.
Photographe originaire de Provence, et plus précisément de La Ciotat, il a commencé à faire des photographies à l'âge de la retraite. C'est après un stage à Arles qu'il découvre le photomontage en noir et blanc, où il se met en scène dans différentes situations, dans des paysages irréels pour la plupart. Il possède un style assez singulier : ses montages mettent en scène différentes situations qui ont en commun la dérision, l'absurdité de la condition humaine et un humour qui s'apparente parfois à celui du théâtre de l'absurde d'Eugène Ionesco. Ses photographies font écho à la mythologie et à la peinture.
Photographe originaire de Provence, et plus précisément de La Ciotat, il a commencé à faire des photographies à l'âge de la retraite. C'est après un stage à Arles qu'il découvre le photomontage en noir et blanc, où il se met en scène dans différentes situations, dans des paysages irréels pour la plupart. Il possède un style assez singulier : ses montages mettent en scène différentes situations qui ont en commun la dérision, l'absurdité de la condition humaine et un humour qui s'apparente parfois à celui du théâtre de l'absurde d'Eugène Ionesco. Ses photographies font écho à la mythologie et à la peinture.
"La photographie permet l’éclosion de carrières tardives, Jacques Lartigue sera reconnu à 69 ans alors qu’il prenait ses première photos à l’âge de 6 ans. Gilbert Garcin lui, s’initie à Arles dans les années 80 et s’engage dans une « carrière » de photographe à 64 ans. Né en 1929 à La Ciotat, il signe à 77 ans une belle série de près de 330 images noir et blanc. L’allure du bonhomme qui ne quitte jamais son pardessus, présent à chaque page fait immédiatement penser à Magritte. Il se dégage en effet un climat surréaliste et absurde qui règne dans ses compositions, c’est aussi sa façon de se tenir, de regarder l’objectif qui évoque le peintre Belge..
Gilbert Garcin réalise ses rêves en imaginant une mise en scène qui lui est propre. Il se met dans des situations impossibles que seule la photographie lui permet de réaliser. Imaginez, juché en haut d’un rocher, un vieux monsieur équipé d’ailes de dragon qui tend les bras et lève la jambe pour prendre son envol tandis que derrière lui, une vieille dame tient solidement en main une grosse corde qui est attachée à l’autre jambe de l’homme. La légende est simple, explicite : « L’envol d’Icare », on sourit en regardant cette photo de cet Icare improbable, de ces ailes non conventionnelles, de ce fil à la patte..
Sur une sorte de plage désertique le vieil homme, toujours avec son pardessus en compagnie de sa femme vêtue d’un manteau semblent jouer au volley-ball avec un énorme oursin suspendu dans les airs, qui va le rattraper ? - la légende est assassine : « L’échange ». Dans ses montages Gilbert Garcin aime manier cet humour qui est un savant mélange de références universelles, d’absurde, d’auto dérision et d’humour..
Chaque image est en fait un tableau photographique qui fait l’objet d’une mise en scène très précise. Il décrit une situation et retranscrit une ambiance en faisant appel à un décor, un fond, un modèle, un éclairage. En fait Gilbert Garcin utilise sa table de cuisine pour faire tout cela !.
Si Mc Solard ne cesse de parler de lui à la troisième personne dans ses chansons, Gilbert Garcin est Le personnage principal et presque unique de ses photographies. Il y associe parfois sa femme pour des images qui illustrent une relation avec l’autre. A quelques reprises on voit aussi un chien..
On sent une forte envie narcissique de se regarder, de jouer à l’acteur, au metteur en scène, au photographe, de s’exposer. Ainsi, Gilbert Garcin s’auto façonne un buste à son image avec une base en marbre et sur une autre image, il hisse au-dessus de sa tête un portique orné de 29 médaillons à son effigie..
Dans ses 25 premières images il ressemble à Monsieur Hulot avec un bob sur la tête, il porte alors une veste beige. C’est à partir de 1995 que le personnage en pardessus fait son apparition, il a un air plus grave et plus intemporel, plus kafkaïen. Les situations photographiées font parfois appel à la mythologie, Icare, Sisyphe, elles peuvent être désespérées comme dans « Le moulin de l’oubli » où Gilbert Garcin creuse dans le sable des traces qu’il efface au fur et à mesure en poussant une meule fixée à un axe. On retrouve aussi de nombreuses références à la peinture avec des tableaux qui apparaissent dans l’image comme : Hopper, Fontana, Courbet, Léonard de Vinci - ou des éléments de composition de tableaux de Robert Motherwell, Paul Klee, Le jugement de Pâris, l’angélus de Millet....
Ces photos sont à contre courant dans le sens où : elle représentent un vieux monsieur et une vielle dame comme on peut en voir tous les jours dans la rue et qui sont donc bien éloignées des canons du jeunisme véhiculé dans les magazines, elles portent un message qui relève de l’absurde et de l’humour alors que les messages que l’on reçoit habituellement sont de l’ordre de la démonstration, du rationnel, elles sont en noir et blanc alors que la couleur devient la règle, elles n’utilisent pas de procédés numériques comme Photoshop qui permettent de lisser les contours des montages. Ici, Gilbert Garcin utilise des morceaux de Mécano, de la pâte à modeler, des bouts de ficelles, des bouts de bois. Tout cela étant, elles ont un charme certain, elles sont autant de petites scènes sur l’art, la vie, la mort, l’amour, le temps qui passe. On sent une démarche tranquille, posée, espiègle. Il s’agit d’un livre d’une centaine de pages à s’offrir ou à offrir pour plonger dans un imaginaire qui a tendance à disparaître."
Didier Gualeni 19/04/06
IN PHOTOSAPIENS.COM A L'OCCASION DE LA SORTIE DU LIVRE DE GILBERT GARCIN "LE TEMOIN" (2005)
Bonjour, je viens de découvrir que mon article a été repris dans son intégralité sans m'en demander l'autorisation, merci de le retirer.
RépondreSupprimerDidier Gualeni